En juillet dernier Benjamin, policier, est tué sur le parking d'une discothèque. Le lendemain un internaute écrit : "Cela en fait un de moins". Il a été convoqué ce mardi pour diffamation et apologie de crime. A cette occasion un policier s'est confié sur la haine "anti-flic".
Ce mardi, ils sont une trentaine devant le tribunal de Toulouse. Ils ont là pour soutenir la jeune veuve, enceinte, de Benjamin. Benjamin c'est ce gardien de la paix qui a été battu à mort, le 20 juillet dernier, sur le parking d'une discothèque. Une querelle dans la file d'attente serait à l'origine du drame.
La haine "anti-flic" se propage via les réseaux sociaux
Dès le lendemain, des messages odieux se multiplient sur internet. Sur Facebook, un internaute va être repéré pour avoir posté plusieurs messages se réjouissant du décès du policier. "Cela en fait un de moins" écrit-il. Les différents posts seront supprimés mais l'homme est interpellé pour "apologie de crime par voie électronique" et "diffamation". Convoqué ce mardi, l'audience a finalement été reportée au 26 novembre prochain. Il risque 5 ans de prison et 45 000 euros d'amende.
Benjamin, c'est chacun de nous
Il a 41 ans, dont 22 passés dans la police. Nous l'appellerons Vincent. Il a souhaité rester anonyme, nous avons donc changé son prénom. "Chacun de nous s'identifie à Benjamin. On a toujours la volonté de s'interposer quand il y a une injustice, et c'est ce qu'a fait Benjamin, ce soir là". Près de deux mois après, Vincent est encore très ému.
Je me dois de soutenir sa compagne et sa famille car ça aurait pu être moi.
De la menace terroriste aux manifestations de gilets jaunes. Vincent ressent une montée de la violence et au quotidien "C'est très difficile, on nous provoque tous les jours".
"Ne dites pas que papa est policier"
Ce n'est pas normal mais c'est plus prudent. Il y a 10 ans, je n'aurais jamais dit ça. Je suis policier depuis que j'ai 18 ans. A l'époque je montrais ma carte de Police facilement. Maintenant je ne le fais plus.
En cette période de rentrée scolaire, Vincent nous a confié qu'il avait mis en garde ses enfants. "Ne dîtes pas que papa est policier". Des mots durs mais nécessaires selon lui. Agés de 11, 7 et 4 ans, il redoute que quelqu'un s'en prenne à eux parce que leur papa est policier.
La liberté d'expression ne permet pas tout
Les gens ont le droit de ne pas aimer la Police. Mais quand quelqu'un se réjouit de la mort d'un policier, ce n'est pas normal.
Vincent poursuit : "Il y a des internautes qui dépassent les bornes et qui se cachent derrière leur écran. Je voudrais que ces gens là comprennent qu'un policier, c'est avant tout un homme, un père...". "Dans le cas de celui qui s'est réjoui de la mort de Benjamin, ce n'est pas à moi, à nous, de décider de la peine, ça c'est le travail de la Justice. Moi, je voudrais juste qu'il comprenne..."