Mohamed Tataiat, l'imam de la mosquée d'Empalot à Toulouse comparait ce mardi 29 juin devant le tribunal correctionnel pour "provocation à la haine raciale" lors d’un prêche de décembre 2017.
Plus de deux ans après sa mise en examen, Mohamed Tataiat, l'imam de la grande mosquée de Toulouse comparait mardi 29 juin devant le tribunal correctionnel pour "provocation à la haine raciale".
Une parole du prophète Mohamed
En cause, un prêche du religieux musulman toulousain. Dans une vidéo, datée du 15 décembre 2017 et révélée par le site internet du Memri (acronyme de Middle East Media Research Institute – Institut de recherche des medias du Moyen-Orient), l’imam de la Grande mosquée de Toulouse ferait référence en arabe à un hadith (une parole du prophète Mohamed) qui appellerait les Musulmans à tuer les Juifs.
"Les juifs se cacheront derrière les rochers et les arbres et les rochers et les arbres diront : "musulman, serviteur d’Allah, il y a un juif qui se cache derrière moi, viens le tuer". (traduction en anglais du Memri).
Toulouse : ouverture d’une information judiciaire contre Mohamed Tataiat, Imam de la Grande Mosquée de Toulouse https://t.co/IYL9rlPItB pic.twitter.com/PPAX7oRmc2
— France 3 Occitanie (@F3Occitanie) September 25, 2018
Une "traduction altérée et hors de contexte"
Ces images sont dénoncées pour son antisémitisme à la fin du mois de juin 2018. Le préfet de la Haute-Garonne saisi alors le parquet de Toulouse qui, cinq mois plus tard, décide d’ouvrir d'une information judiciaire. Le Crif, la Licra, le bureau de vigilance contre l’antisémitisme et SOS Racisme se constituent partie civile dans cette affaire.
Pour sa défense, Mohamed Tataiat estime que ses paroles ont été mal interprétées : "une traduction quelque peu altérée et prise hors de son contexte" expliquait-il à France 3 Occitanie en juillet 2018.
Selon l’imam, sa volonté était au contraire de défendre les Juifs et non de les menacer. Malgré l'expression de ses regrets auprès de la communauté juive, le religieux est mis en examen en décembre 2018.
Lors de l’annonce de son renvoi devant un tribunal, au début de l’année 2021, l’avocat du Crif, maître Simon Cohen, avait estimé « normal et sain dans une démocratie (…) qu’il y ait un débat ». Les avocats de Mohamed Tataiat Maîtres Bourdon, Brengarth et Iglesis, plaideront la relaxe.
L’audience se déroulera durant toute la journée de ce mardi 29 juin.