Toulouse : les "décrocheurs" des portraits d'Emmanuel Macron jugés devant la Cour d'appel

Huit militants du mouvement de défense de l'environnement ANV-Cop21 étaient jugés ce mardi 15 février devant la Cour d'appel de Toulouse pour avoir décrocher les portraits du président de la République dans certaines mairies girondines. Tous espèrent la relaxe au nom de la liberté d'expression. La décision sera rendue le 27 avril prochain.

Huit militants de l'association Action-Non-Violentes-Cop21 (ANV-Cop21) se sont présentés devant la Cour d'appel pour "vol aggravé" après avoir décroché des portraits du président de la République, Emmanuel Macron, dans plusieurs mairies du bassin d'Arcachon en 2019. 

A travers cette action non-violente baptisée "Décrochons Macron", les protagonistes souhaitent dénoncer "l'inaction du gouvernement sur l'urgence climatique et le non-respect des engagements pris pas la France lors de la COP 21". 

"Nous avons décroché les portraits du Président pour illustrer son propre décrochage à ses engagements climatiques"

Gaëtan, militant ANV-COP21

L'action d'ANV-Cop21 a été lancée en 2019, dans le cadre du mouvement des gilets jaunes. "Les manifestants étaient qualifiés d'anti-écologistes car ils refusaient l'application de la taxe carbone. Nous sommes là pour rappeler qu'avant d'accuser les gens qui font de leur mieux pour se rendre à leur travail, le gouvernement lui soutient et subventionne les grosses industries polluantes", précise Gaëtan, 31 ans, jugé ce mardi. Au total, au niveau national, 134 portraits d'Emmanuel Macron ont été décrochés de leur mairie. 

Condamnés en 2019 par le tribunal correctionnel de Bordeaux

Les huit militants ont été jugés et condamnés par le tribunal correctionnel de Bordeaux en décembre 2019 à des peines allant jusqu'à 600 euros. Ils ont perdu en appel en 2020 avant que la Cour de cassation n'accepte leur pourvoi et annule donc la décision précédemment rendue. Elle a estimé que la cour d'appel n'avait pas recherché "si l'incrimination pénale des comportements poursuivis ne constituait pas (...) une atteinte disproportionnée à la liberté d'expression des prévenus".

 Les prévenus ont rejoint la cour d'appel de Toulouse depuis Bordeaux à vélo.

Des militants relaxés au nom de la liberté d'expression

En cas de relaxe, les huit militants espèrent "une décision qui servirait de jurisprudence à l'avenir". "Avant tout, il faut montrer que le sujet de la crise climatique est important et qu'elle n'est pas assez combattue en France", rapporte Gaëtan.

Ailleurs en France, certains "décrocheurs" ont déjà étaient relaxés. A Amiens, le tribunal a tranché : l'action commis par le militant relève de la liberté d'expression et non d'une infraction. 

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