Surveiller les eaux usées pour mieux comprendre l’épidémie et sa propagation. C'est l'enjeu d'une étude nationale à laquelle est associée la station d'épuration de Ginestous-Garonne. Objectif : prédire la dynamique de la Covid-19, au moins une semaine à l’avance.
Le virus présent dans les eaux usées constitue aujourd’hui un indicateur de l’évolution de la maladie. Le Sars-CoV-2, responsable de l’épidémie de Covid-19 est un virus principalement respiratoire. Il passe par notre tube digestif, puis il est expulsé dans les selles qui se retrouvent dans les eaux usées.
Des recherches sont menées par le réseau national Obépine (observatoire épidémiologique dans les eaux usées), auxquelles participe l’usine Ginestous-Garonne de traitement de valorisation des eaux usées de la Métropole. L’objectif est de détecter la charge virale du SRAS-COV-2 dans les eaux des stations d’épuration des grandes agglomérations et peut-être prédire à l’avance la dynamique de l’épidémie. "Certaines données nous donneront une prédication assez fidèle de la hausse du nombre de cas 5 à 6 jours avant de les dépister", explique dans le magazine Industrie et Technologie, Laurent Moulin, microbiologiste au laboratoire Eau de Paris.
Le réseau de surveillance national Obépine
L’observatoire épidémiologique dans les eaux usées a été lancé en mars 2020 à l’initiative du laboratoire Eaux de Paris, des chercheurs de Sorbonne Université et de l’Institut de Recherche Biomédicales des Armées. Leur objectif est de mettre en place un réseau national de surveillance regroupant 158 stations d’épuration et 7 laboratoires de référence pour l’analyse de ces eaux usées.Actuellement 82 stations d’épuration font partie du réseau dont celle de Ginestous-Garonne. Toulouse Métropole a délégué cette compétence au service d’assainissement Suez.
L'#innovation est au cœur de la stratégie de @suez et sera l'une des clés pour vaincre la #COVID19. Notre centre de recherche, le CIRSEE, a contribué à développer une technologie qui trace le virus grâce à l'analyse des eaux usées. Bravo pour son travail remarquable! ? pic.twitter.com/vD8r7MTKoD
— Bertrand Camus (@BertrandCamus) November 20, 2020
Détecter précocement les nouveaux foyers d’infection
Ce programme de recherche et développement vise à surveiller les eaux usées pour mieux comprendre l’épidémie de coronavirus et la propagation du virus. A plus long terme le but est de définir des canevas prédictifs pour mieux combattre l’épidémie.La surveillance des eaux usées constitue l’un des rares indicateurs macro-épidémiologiques permettant un suivi en temps réel de l’épidémie, avec même parfois une longueur d'avance.
Presentation commune de l’organisation et des résultats #OBEPINE produit par la plate-forme @eaudeparis et @Sorbonne_Univ_ à cette occasion https://t.co/ivVkHkFljf
— Laurent (@Lo_leau) October 2, 2020
Des modèles prédictifs encore à l’étude
Le programme cherche à fournir à l’avance des informations qui influenceront la mise en place de dispositifs pour lutter contre la propagation de la maladie. L'enjeu est aussi d'éviter une troisième vague."Pour l'instant, ces données sont envoyées aux agences régionales de santé pour les surveillances locales, mais c'est vrai que certaines ont encore un peu de mal à s'en saisir", témoigne dans le magazine Le Point, Vincent Maréchal, virologue à Sorbonne Université. "Nous devrions être totalement opérationnels d'ici à un mois sur l'ensemble du territoire », précise le scientifique".
Dans ce programme de recherche et développement, le nombre de personnes infectées n’est pas actuellement connu. Des travaux en ce sens sont en cours en partenariat avec l'Institut de recherche biomédicale des armées (Irba).