L'explosion de l'usine AZF est la plus grande catastrophe industrielle de l'après-guerre. Mais l'usine toulousaine a aussi été un fleuron de l'industrie chimique, qui a marqué l'économie française.
Au lendemain de l'explosion du hangar 221 de l'usine AZF qui a fait 31 morts et 22 000 blessés le 21 septembre 2001 à Toulouse, de nombreuses voix se sont élevées pour demander la fermeture du site, volontiers qualifié de "poubelle".
C'était oublier (un peu) vite le passé et l'épopée d'une industrie qui fit vivre de très nombreuses familles toulousaines.
L'histoire commence au sortir de la première guerre mondiale. L'Etat français décide de construire à Toulouse une usine d'engrais agricoles grâce au brevet de fabrication de l'ammoniaque livré par l'Allemagne
L'Office National Industriel de l'Azote (ONIA) sort de terre en pleine campagne sur un site stratégique. Il dispose en effet d'un terminal ferroviaire et bénéficie de la proximité du fleuve. Les terrains sont en outre cédés gracieusement par la Poudrerie Nationale, qui deviendra plus tard la SNPE.
Rapidement, l'usine se modernise, grandit et embauche. Dans les années 50, 3 500 employés y travaillent. Tout est fait pour les fidéliser : cités ouvrières dédiées, tramway exclusivement réservé, activités sociales en tout genre, sur le modèle Michelin.
L'usine produit chaque jour 1000 tonnes d'ammoniaque et 800 tonnes acide nitrique. On est en plein développement de l'agriculture, L'ONIA devenue AZF s'engage aussi pour une meilleure fertilisation des terres.
Comme l'explique Jean-Claude Bordes, ancien salarié d'AZF et auteur en 2004 d'un ouvrage sur l'histoire du site, l'usine AZF n'était pas seulement un site de production, on y faisait également du développement et de la recherche.
A la fin des années 90, les performances de l'usine en matière de productivité la classe parmi les meilleures d'Europe. La société Grande Paroisse à qui elle appartient veut lancer d'autres projets.
Jusqu'à ce vendredi 21 septembre 2001 et l'explosion, à 10h17, du hangar 221 de l'usine...
Voir le reportage de Sophie Pointaire et Jack Levé, de France 3 Occitanie :