Après les As de la Jungle et Terra Willy, le troisième long-métrage de TAT Productions est en cours de finition à Toulouse. Ce long-métrage d'animation raconte les aventures de Pil, une petite voleuse déguisée en princesse dans un Moyen-âge fortement inspiré des paysages d'Occitanie.
Avec sa crête de petite punk, ses fouines apprivoisées et son côté tête-brûlée, Pil est bien loin de l'image des princesses de conte de fées. C'est même plutôt "une anti-princesse" selon Julien Fournet, le réalisateur de "Pil", le nouveau long-métrage d'animation des studios toulousains TAT. Le film, en cours de finition, sortira au cinéma le 11 août prochain.
Une comédie d'aventure
"Pil, c'est une petite princesse pas comme les autres" explique Julien Fournet, le réalisateur du film.
C'est une petite princesse punk. L'idée du film, c'était de tordre le cou aux stéréotypes de la princesse et de faire une anti-princesse.
L'histoire se passe au Moyen-âge. Pil, est une petite voleuse orpheline qui survit comme elle peut dans les rues de Roc-en-Brume. Tous les jours, elle échappe à Crobar, un garde pas très dégourdi qui la prend pour un lutin. Jusqu'au jour où déguisée en princesse pour lui échapper, elle se retrouve embarquée dans une aventure qui la dépasse complètement. Elle va alors devoir sauver le royaume et sauver le prince Roland transformé en chapoul (moitié chat, moitié poule) par un enchantement du vilain Tristain, le méchant de l'histoire.
Pour Jean-François Tosti, producteur et co-fondateur de TAT, "Pil s'inscrit parfaitement dans la ligne éditoriale" du studio. "Même si on est dans un univers différent, on retrouve certains éléments qu'on a vu dans les As de la Jungle ou dans Terra Willy. Il y a vraiment une forme de continuité" explique-t-il.
On n'a pas du tout envie de raconter la même histoire mais on a des thèmes qui reviennent : le thème de l'outsider qui va se construire, le thème de la différence, le thème de la famille recomposée... Et dans tout ce qui est le traitement du film, on a l'habitude de dire qu'on fait de la comédie d'aventure colorée. On aime quand il y a plein de couleurs, on aime quand ça bouge, on aime quand il y a de la bagarre mais qu'en même temps c'est rigolo, quand il y a du suspense, des moments qui font un petit peu peur et des moments où il y a de l'émotion.
Un travail de fourmi
Après plus de deux ans passés au développement, à l'écriture du projet et à la recherche de financements, il en a encore fallu trois pour réaliser Pil. 150 personnes ont travaillé sur le projet. Des dessinateurs, des modélisateurs, des animateurs, des compositeurs, des musiciens, des bruiteurs, des mixeurs... Une véritable armée, selon les mots de Jean-François Tosti.
Les gens imaginent souvent que maintenant que tout est fait numériquement, on a juste à appuyer sur un bouton pour que ça sorte. Ce n'est absolument pas comme ça. Cela reste de l'artisanat. On a toute une armée, des gens qui vont apporter leur pierre à l'édifice, quelqu'un va faire une petite pierre pour le mur du château de Pil, une personne va s'occuper de faire bouger la crête de Pil, une autre de faire bouger sa robe, etc... Plein de gens travaillent ensemble sur le même film.
Réinventer les codes du film de Moyen-âge
L'idée de l'équipe de Pil, c'est aussi de réinventer les codes du film de Moyen-âge. "On s'est dit qu'on allait essayer de se détacher un petit peu du Moyen-âge anglo-saxon qu'on a l'habitude de voir avec les Chevaliers de la table ronde ou Robin des bois" explique Julien Fournet. "On s'est dit qu'on pouvait créer notre Moyen-âge dans un sud de la France un peu fantasmé. On s'est demandé ce que ça pouvait donner un 14ème siècle, en Occitanie."
"C'est complètement made in Occitanie, fait ici et inspiré fortement par les endroits très médiévaux qu'on a dans la région." Minerve, Mirepoix, Montségur... Les dessinateurs du film ont sillonné la région, carnets de croquis en main.
Vue de loin, Roc-en-Brume est un mélange de Rocamadour, Cordes-sur-Ciel et de Saint-Cirq-Lapopie. A l'intérieur, ses petites rues pavées, ses arcades ou ses portes cochères s'inspirent d'Albi, de Rodez ou encore de Sorèze. Sans parler de Carcassonne, inévitable source d'inspiration...
La volonté d'inscrire le film très localement est venue naturellement parce qu'effectivement, j'ai grandi ici, j'ai fait mes études ici, TAT est implanté ici. C'est venu assez logiquement. On s'est dit, on a plein de choses magnifiques à montrer ici. Pouquoi aller chercher à faire le Seigneur des Anneaux alors qu'on a des endroits magnifiques comme les châteaux cathares, par exemple ? On est allé au plus évident. Et finalement, il y avait une certaine originalité en fait : ce n'est pas forcément le Moyen-âge qu'on voit tous les jours, un Moyen-âge du sud de la France.
Un studio local qui entend bien le rester
Né à Toulouse il y a 20 ans, le studio TAT a toujours revendiqué une production locale. Installé dans le centre ville de Toulouse, il emploie aujourd'hui 130 infographistes. En plus des finitions de Pil, déjà prévendu dans une soixantaine de pays, ils travaillent déjà aux prochains longs métrages de TAT : Argonautes (sortie prévue en 2022), Les As de la Jungle 2 (sortie prévue en 2023) et Pets on a train (sortie prévue en 2024).
En parallèle, la troisième saison de la série les As de la Jungle est diffusée sur France 3 et Okoo depuis avril 2020. Les saisons 1 et 2 des aventures de Maurice le pingouin-tigre, son fils adoptif Junior, Miguel, le gorille bleu et Batricia la chauve-souris ont déjà été diffusées dans plus de 200 pays et ont été traduites en 40 langues.