38 professeurs d'Education physique et sportive venus des quatre coins de la Chine sont à Toulouse pendant trois mois pour suivre une formation intensive de football à l'université Paul Sabatier. C'est la quatrième année consécutive que ce programme est mis en place.
De novembre à fin janvier, c'est 100% foot pour 38 professeurs d'EPS chinois. Grâce à un programme d'échange organisé par le gouvernement Chinois et la Fédération française des sports universitaires, ils ont été choisis pour suivre une formation spécialisée en l'enseignement du football.
Jeudi après-midi, c'est session contre-attaque. Des séances réalisées en cinq étapes pour peaufiner les compétences personnelles mais aussi le travail d'équipe. Un cours de sport classique en apparence, mais pendant lequel chaque instruction doit être traduite.
"Au début avec la traduction c'est quand même particulier, il faut s'adapter," explique Aurore Gastal, professeure d'EPS au lycée Déodat de Séverac. Mais pour elle, donner des cours à d'autres enseignants est une bonne expérience. "Ils sont attentifs et à l'écoute, ça change un peu des élèves !" rit-elle.
La Chine, future capitale du foot ?
Parce que, si les enseignants chinois sont là, c'est pour une bonne raison : le gouvernement chinois souhaite que le pays soit un concurrent de poids dans le foot à l'international. Preuve de l'importance de cette formation pour le gouvernement : il prend tous les frais en charge.
Pour réussir ce pari, il faut former les professeurs de sport dans un premier temps à l'apprentissage du football, mais aussi dans la reconnaissance de talents futurs.
"La France est le pays qui a gagné la Coupe du monde ! Elle a un grand niveau de talent," s'enthousiasme Lyu Yongjun, professeur de sports dans la province de Niao Ning. "En Chine, on a des grandes compétitions de football comme en France, mais au niveau scolaire on manque de formation, surtout quand il s'agit de détecter un potentiel talent professionnel" explique-t-il.
Pour former les futurs stars du football chinois, les 38 professeurs suivent un programme d'entraînement intensif : 35 heures de formation par semaine, entrecoupées par des matchs en observation et des visites touristiques.
"Ce type d'échange attire entre Orient et Occident. Il y a une grande différence culturelle entre ces deux parties du monde. C'est très important pour nos pays de faire ce type d'échange," souligne Su Xiao Jun, qui enseigne l'activité sportive dans un collège spécialisé en langues étrangères.
Un programme d'échange qui a du succès
C'est la quatrième année consécutive que l'université Paul Sabatier accueille des enseignants chinois pour suivre cette formation. Un franc succès pour Olivier Brignon, directeur du pôle sport : "C'est un projet qui est hors normes dans les échanges sportifs, notamment par rapport à sa taille," se félicite-t-il.
En effet, Paul Sabatier était une des premières universités à accueillir les enseignants chinois lors de la première année du programme en 2014. Aujourd'hui, cinq autres facultés ont suivi le mouvement et accueillent elles aussi des stagiaires. Pour cette session 2018, on compte 240 professeurs en formation répartis entre Toulouse, Montpellier, Bordeaux, Aix-Marseille, Rouen et Lyon I.
Un succès sportif mais aussi culturel, d'après le directeur : "Il y a une vraie richesse dans l'échange. Humainement, c'est très intéressant."
Le stage continue jusqu'au 29 janvier, date à laquelle les professeurs seront mis à l'honneur lors de la cérémonie des sports de Paul Sabatier.