Après des mois de confinement et de retour progressif à la normale, les "gilets jaunes" voulaient reprendre leur mouvement ce samedi 12 septembre à Toulouse et dans les alentours : suite à la situation sanitaire qui se dégrade, le préfet a décidé d'interdire cette manifestation.
Ce devait être le grand retour des défilés de "gilets jaunes" à Toulouse et de barrages sur les ronds-points des alentours : le préfet de la Haute-Garonne et de la Région Occitanie a décidé - à la veille de la reprise du mouvement - d'interdire pour des raisons sanitaires cette manifestation prévue ce samedi 12 septembre.
En effet, après une accalmie pendant les 2 premiers mois de cet été, les chiffres du nombre d'infections et de la propagation du Coronavirus ont repris une croissance rapide, surtout depuis la rentrée scolaire : c'est sur cette dégradation de la situation de l'épidémie qu'Etienne Guyot appuie sa décision d'interdiction.
⚠️Étienne Guyot, @PrefetOccitanie a décidé d'interdire les #manifestations de Gilets Jaunes à Toulouse le samedi 12 septembre 2020.
— Préfet de région Occitanie et de Haute-Garonne (@PrefetOccitanie) September 11, 2020
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Retour sur 15 mois de grogne
Ce mouvement spontané avait débuté il y a presque 2 ans, d'abord par des barrages filtrants sur les ronds-points en périphérie des grandes villes, pour protester contre la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes départementales.Au bout de quelques semaines, il avait évolué, avec des appels à manifester dans les centre-villes de Paris et des grandes métropoles de l'Hexagone : cela avait entraîné souvent des débordements de violence en fin de cortège, aboutissant parfois à de véritables "émeutes urbaines" menées par des éléments incontrôlés, et sévèrement réprimées par les forces de l'ordre.
Le Coronavirus rebat les cartes
La crise sanitaire provoquée par la Covid-19, aboutissant à un confinement total de 8 semaines de la population française, puis le déconfinement par petites étapes et très progressif, avaient mis le mouvement en sommeil.Il y avait bien eu quelques tentatives de "réveil" aux mois de mai et de juin derniers, rapidement étouffées dans l'oeuf.
Mêmes motifs, mêmes actions
Mais le mécontentement de toute une catégorie de Français n'a pas disparu pour autant.En Haute-Garonne comme dans beaucoup d'autres endroits de l'Hexagone, les différents collectifs de "gilets jaunes" avaient décidé de repasser à l'action en ce 2ème week-end de septembre. Au programme :
- des barrages filtrants sur un certain nombre de ronds-points, tout autour de la Métropole de Toulouse
- et surtout la convergence de tous ces mouvements pour une manifestation générale à 14 H au centre-ville de Toulouse.
Les chiffres de l'épidémie se détériorent
Le premier argument sur lequel il se base est d'ordre sanitaire : "les taux élevés de propagation de la Covid-19, et l’augmentation significative du taux d’incidence de ces derniers jours, qui est passé à 92 pour 100 000 habitants dans le département et 115,9 pour la commune de Toulouse" précise-t-il dans un communiqué de presse.Les mesures de restriction des libertés prises par les autorités ont généré de nouvelles tensions sociales, et les "anti-masques" pourraient venir grossir les rangs des mécontents.
Sécurité et vigilance
Le préfet prévient donc que "toute manifestation ou rassemblement occasionnant des troubles à l’ordre public donnera lieu à une dispersion immédiate par les forces de l’ordre et à l’interpellation des éventuels auteurs d’actes de violence".Ce samedi sera un premier test de la mobilisation des "gilets jaunes" mais aussi de la détermination des autorités : d'ores et déjà une autre manifestation est programmée jeudi prochain 17 septembre à 10 H place Arnaud-Bernard à Toulouse.