Magistrats, avocats, policiers et accusés procèdent toute cette journée à la reconstitution du meurtre d'Eva survenu à Toulouse en août 2015. Un retour sur les lieux du crime qui a décidé l'un des accusés à parler : il reconnaît avoir frappé l'étudiante à la tête avec un pied de biche.
15 mois après, rien n'a bougé dans l'appartement d'Eva, rue Merly à Toulouse. Tout est resté dans l'état où les pompiers ont découvert le corps de la jeune fille en août 2015, dans une malle baignant dans de l'acide. C'est la première fois que les deux principaux accusés du meurtre de cette étudiante de 23 ans reviennent sur les lieux depuis leur arrestation et leur placement en détention provisoire. Une reconstitution dans une ambiance pesante qui aura peut-être permis d'en apprendre un peu plus sur les responsabilités dans ce drame. Selon l'un de ses avocats, Maître Pierre Alfort, l'un des accusés a en effet reconnu pour la première fois ce jeudi avoir porté un coup à la tête à la jeune fille avec un pied de biche. Sans doute le coup fatal.Un scenario macabre
Le corps d'Eva Bourseau a été découvert le 3 août 2015 dans son appartement de la rue Merly, dans le quartier de Saint-Sernin à Toulouse. Alertés par sa famille et ses amis inquiets d'être sans nouvelles, les pompiers ont trouvé son corps, en état de décomposition avancé, dans une malle en plastique. Les suspects, interpellés dans les jours qui ont suivi, étaient deux étudiants impliqués dans un trafic de drogue avec la victime. Ils auraient reconnu avoir passé la soirée du 26 au 27 juillet 2015 chez elle, sous emprise de speed et d'atropine, un médicament stimulant le rythme cardiaque. Selon les premiers éléments de l'enquête, ils auraient quitté l'appartement d'Eva avant de revenir pour la voler et la frapper avec un poing américain et un pied de biche. Les jours suivant, le duo aurait tenté de "dissoudre" le corps en le plaçant dans une malle en polyéthylène emplie d'acide, procédé inspiré de la série américaine "Breaking Bad".Des versions divergentes
Les deux suspects reconnaissent les faits mais divergent sur leurs responsabilités respectives. La reconstitution de ce jeudi, en présence du médecin légiste aura sans doute permis d'avancer sur ce point. Selon Maître Alfort, l'avocat d'un des accusés, son client a en effet pour la première fois reconnu "avoir porté le pied de biche et reconnu avoir porté un coup à la tête" de la victime. "Des blessures au niveau de la tête ont été constatées médicalement comme émanant d'un coup de pied de biche et mon client reconnaît qu'il a porté un coup à la tête" a-t-il indiqué au micro de France 3 Midi-Pyrénées. L'autopsie a démontré que "le décès pouvait résulter d'une fracture du crâne".Quatre personnes mises en cause
Quatre jeunes gens avaient été interpellés et placés en garde à vue en août 2015. Les deux principaux accusés sont inculpés pour assassinat, trafic de stupéfiants et vol aggravé. Un troisième jeune, alors âgé de 23 ans et présenté dans un premier temps comme la "tête de réseau" du trafic de drogue et le commanditaire du crime, a été mis en examen pour complicité d'assassinat par instigation, trafic de stupéfiants et vol aggravé. Ecroué dans un premier temps, il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire en janvier 2016. Enfin, une jeune femme avait à l'époque été mise en examen pour "trafic de stupéfiants" et placée sous contrôle judiciaire.Voir ici le reportage d'Amélie Poisson et Juliette Meurin :
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En août 2015, Eva, étudiante de 23 ans, était sauvagement assassinée dans son appartement de Toulouse. Une reconstitution était organisée ce jeudi avec les deux principaux accusés.