Un vidéo tournée à Toulouse et montrant un policier frappant un homme avec une muselière circule sur les réseaux sociaux. Sortie de son contexte elle peut choquer. Selon un syndicat de police il fallait maîtriser l'individu échappé du service psychiatrique de l'hôpital et signalé comme dangereux.
Sortie de son contexte, cette vidéo tournée dans la nuit de vendredi à samedi dans le quartier de la cartoucherie à Toulouse a de quoi choquer. On y voit plusieurs policiers avec des chiens tentant de maîtriser un homme. Un policier le met à terre et un autre lui met des coups de muselière sur la nuque pour le contraindre à mettre ses mains dans le dos.
Plusieurs sites d'extrême gauche ont partagé ces images sur facebook laissant penser qu'un policier a frappé gratuitement un homme.
Les faits se sont produits dans la nuit vers 2h30 ce samedi matin. La police est appelée pour un homme qui s'est échappé du service psychiatrique de l'hôpital Purpan.
Selon le syndicat de police Alliance il est signalé comme "violent et dangereux et potentiellement porteur d'une grenade et d'une arme de poing".
Quand les policiers le retrouvent "l'homme est violent, il frappe. Il donne des coups de poings et il parvient à mettre sa main dans la bouche d'un fonctionnaire de police en criant qu'il a l'hépatite C".
"L'homme mesure 1m90 et pèse 120 kilos", nous précise David Leyraud, secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance Police Occitanie. Malgré l'aide des chiens, impossible de le maîtriser.
Un policier finit par le mettre à terre (c'est là que commence la vidéo tournée par un habitant du quartier) et un autre lui donne des coups de muselière sur la nuque.
"Un individu de ce poids là et dangereux il faut tout faire pour le maîtriser le plus rapidement possible, face contre terre et menottes dans le dos", explique David Leyraud.
Les policiers n'avaient pas de taser, ils ont donc utilisé une muselière pour le contraindre. Tout cela est écrit dans la procédure nous précise encore le syndicaliste.
Dans un communiqué diffusé ce dimanche le syndicat unité SGP Police Occitanie rappelle que "ces derniers mois plusieurs affaires d'actes criminels faisant de nombreux morts révélaient que leur auteur était jugé déséquilibré, suscitant à chaque fois l'émoi des familles de victimes et l'indignation de tous".
"Lorsqu'un individu est signalé comme dangereux et potentiellement susceptible de commettre des actes graves, poursuit le syndicat, tout est mis en oeuvre pour le neutraliser sans délai et sans faillir."
Un autre syndicat réagit ce dimanche. Alternative Police CFDT affirme que "les policiers doivent faire preuve du plus grand sang‐froid et considère que sur ce type de situation la réaction humaine à chaud d’un policier face à un danger grave peut légitimement se comprendre".
Pour Jean-François Mignard président d'honneur de la ligue des droits de l'homme (LDH) à Toulouse : "la forme de l'intervention interroge beaucoup et semble attentatoire à la dignité de la personne. Je n'ai pas tous les éléments mais cette pratique parait contestable même sur une personne imposante." Cette vidéo, dit-il, s'ajoute à "toute une série sur le comportement des forces de l'ordre" qui pose question depuis le début du confinement.