"Résilience", une pièce de théâtre écrite et jouée par des patients de la clinique des Cèdres à Cornebarrieu, sera donnée ce mercredi et ce jeudi soir au Grenier Théâtre de Toulouse. Pour changer de regard sur la santé mentale.
Ils vont jouer dans un vrai théâtre leur propre histoire.
Tous ont été suivis en psychiatrie à la Clinique des Cèdres de Cornebarrieu, qui pour burn out, qui pour grosse dépression, qui pour bipolarité, qui pour toute autre sorte de pathologie rencontrée dans une clinique psychiatrique.
Pendant plusieurs mois, au sein du service psychiatrique de l'Hôpital de jour, encadrés par le metteur en scène de la Compagnie A, Pierrot Corpel, et le psychologue Benoit Monié, ils ont participé à un atelier de théâtrothérapie, lors duquel ils ont écrit et répété "Résilience", cette pièce de leur vie qu'ils vont jouer ce mercredi soir et ce jeudi soir.
Comme un dernier atelier avant de "reprendre une vie normale", ces deux représentations vont jouer à plein la fonction de catharsis (du grec purification, séparation du bon avec le mauvais) du théâtre. Pour les acteurs, qui vont jouer leur propre rôle dans leur propre histoire, autant que pour les spectateurs. Une histoire somme toute vieille comme Aristote et sa Poétique.
Car ce spectacle à la mise en scène dépouillée, sur un plateau nu, comme pour "dire une vérité sans artifice", aux 10 histoires de "Résilience" qui s'entremêlent, veut "transmettre, partager, être un espoir pour tous, pour dire que rien n'est définitif". Et, "ne plus vivre sur la planète Taire".
C'est tout le sens de la théâtrothérapie que Pierrot Corpel et Benoit Monié développent depuis une dizaine d'années au sein d'établissements psychiatriques toulousains.
La thérapie est aussi celle du public, avec "un spectacle, émotionnelement très fort", prévient Pierrot Corpel, qui contribue à "changer de regard sur la psychiatrie et la santé mentale".
"Qui sont les patients ? qui sont les comédiens ? qui sont les personnages ?", interroge-t-il.
Comme si toutes ces histoires pouvaient aussi ressembler aux nôtres.