Une Toulousaine a enregistré et diffusé sur Twitter les cris de sa voisine victime de coups pour dénoncer l'inaction de la police. Elle a obtenu l'intervention de la préfecture de la Haute-Garonne.
Outrée par l'inaction de la police, cette habitante de l'immeuble a décidé d'employer les grands moyens. Samedi matin, le compte Twitter Sofia OIO, tenu par une Toulousaine féministe, a diffusé la vidéo filmée dans l'escalier de son immeuble à Toulouse. On y entend les cris de sa voisine, frappée par son mari.
L'auteure de la vidéo y interpelle la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Chiappa, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner mais aussi le préfet de la région Occitanie et le maire de Toulouse.
Coups & hurlements de femme pt 3 h : Mon voisin bat sa femme en toute impunité.
— Sofia OIO (@Sofiasept) February 9, 2019
La police passe, et réclame juste 1 pièce d'identité et repart.
C'est normal ? #Toulouse #Bellefontaine. J'attends qu'il y ait un autre #féminicide @prefpolice @PrefetOccitanie @MarleneSchiappa ? pic.twitter.com/TCX8mDuJqO
Dans son post, elle indiquait que la police, alertée par les voisins, s'était rendue sur place mais n'avait procédé qu'à un contrôle d'identité.
Son tweet a été partagé plusieurs milliers de fois.
Dans l'après-midi, le compte Twitter du préfet de région a répondu à l'alerte en indiquant que l'affaire était "en cours de traitement".
Intervention de la @PoliceNat31 à deux reprises : affaire en cours de traitement. CC @PoliceNationale @Place_Beauvau
— Préfet de région Occitanie et de Haute-Garonne (@PrefetOccitanie) February 9, 2019
Selon l'auteur de la vidéo, la femme victime de violences a refusé de porter plainte. Mais la ville de Toulouse serait intervenue pour lui proposer un logement d'urgence.
"Sans mes tweets et tous les soutiens en réseaux, la police ne serait pas réintervenue" précise Sofia qui indique qu'elle va saisir le procureur de la République.
Une équipe de France 3 a rencontré Sofia ce dimanche. Elle explique qu'elle ne savait pas quoi faire d'autre qu'utiliser les réseaux sociaux pour venir en aide à la victime : "j'ai tweeté. je n'avais aucune ressource, je ne savais pas quoi faire d'autre. Je ne savais pas qui alerter". Laurent Lesgourgues, conseiller municipal de Toulouse également rencontré ce dimanche voit dans cette utilisation des réseaux sociaux un moyen de "rompre le silence" dans lequel sont enfermées les victimes.
Voyez le reportage de Marc Raturat et Christian Bestard :
Début janvier, une femme de 29 ans avait été tué par son compagnon à Toulouse, à coups de couteau. Un féminicide qui avait beaucoup fait réagir.