Toulouse : trois plaintes pour agressions sexuelles déposées à l'encontre d'un prêtre dominicain

Trois personnes ont déposé plainte pour agressions sexuelles auprès du procureur de Toulouse, à l'encontre de Dominique Cerbelaud, prêtre dominicain. Si les faits sont probablement prescrits, les plaignants espèrent un nouveau procès canonique. Tous trois étaient mineurs au moment des faits. 

Ils souhaitent que la vérité soit faite publiquement. C'est pourquoi ils se manifestent à visage découvert. Eric Boone, Françoise Noël et Claire Henquet affirment avoir subi les agressions sexuelles, alors qu'ils étaient mineurs, de Dominique Cerbelaud, ancien dominicain de la province de Toulouse.

Tous trois savent que les faits sont probablement prescrits. Mais le prêtre qu'ils accusent était toujours en fonction, à l'abbaye de Boscodon, dans les Hautes-Alpes jusqu'en 2017. "C'est cela qui est le plus difficile pour nous aujourd'hui, confie Françoise Noël au journal La Croix. Qu'il continue ses activités en toute impunité". 

Une première condamnation canonique en 2005

Car un procès canonique avait déjà eu lieu en 2005, suite à deux autres témoignages (en plus de celui d'Eric Boone, qui avait, à l'époque, refusé de porter plainte et de dévoiler son identité). Les faits étant prescrits, il n'y avait pas eu de procès pénal. 

Le dominicain avait été condamné par sa hiérarchie dominicaine à une suspension de ministère de deux ans (après quatre à titre provisoire). Le frère Loïc-Marie Le Bot, provincial de Toulouse de 2014 à 2018 rappelle qu'à l'époque la législation canonique était moins sévère à l'encontre des agresseurs sexuels. 

La sanction n'en est pas moins insuffisante, pour Eric Boone. Aujourd'hui âgé de 46 ans, il aurait subi les attouchements de Dominique Cerbelaud dès ses 12 ans, lors d'une retraite de profession de foi chez les dominicains de Fanjeaux. Puis, plusieurs mois plus tard, le religieux lui aurait imposé une fellation, après l'avoir fait boire, au cours d'une randonnée de plusieurs jours dans les Pyrénées. 

Des stigmates à vie

Françoise Noël, elle, a gardé les stigmates de ces agressions. Si son esprit a occulté pendant 40 ans les attouchements qu'elle a subis lors de fêtes de famille, de ses 13 à ses 15 ans, son corps, lui n'avait pas oublié. Elle confie à La Croix de douloureux problèmes de santé, et des comportements à risque à l'adolescence. 

C'est en appprenant que le dominicain avait fait d'autres victimes que Claire Henquet a décidé de les rejoindre et de porter plainte. Elle avait entamé une correspondance avec Dominique Cerbelaud en 1978, peu de temps après l'avoir rencontré. Elle avait alors 16 ans, et elle n'allait pas bien. Brillant et charismatique, le prêtre avait rapidement exercé sont emprise sur elle. Jusqu'à ce qu'il tente de la violer. 

Aujourd'hui âgé de 70 ans, le dominicain est immobilisé à l'hôpital, suite à un AVC qui l'a laissé hémiplégique. Auprès de La Croix, il a présenté ses excuses à ses victimes. Il se dit prêt à les réitérer de vive voix. 

Une confrontation que souhaitent Eric Boone, Françoise Noël et Claire Henquet. Ils espèrent aussi qu'un nouveau procès canonique ait lieu. Le frère Loïc-Marie Le Bot, de son côté, essaie de recueillir des preuves. Une tâche difficile, alors que les principaux membres de la hiérarchie toulousaine de l'époque, sont décédés aujourd'hui.
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