L'association Les Amis de La Terre, soutenue par 8 associations, a saisi le tribunal administratif de Toulouse. Elle met en cause l'autorisation environnementale accordée à la future troisième ligne de métro. Le tribunal doit examiner ce lundi 5 décembre ce référé suspensif.
Alors que le coup d'envoi des travaux de la 3e ligne de métro à Toulouse devrait être donné, un référé déposé par l'association Les Amis de la Terre pourrait changer la donne. Huit autres associations de défense de l'environnement et d'usagers des transports dont 2pieds 2roues, Alternatiba, Tournefeuille Avenir Environnement, ont emboîté le pas aux Amis de la Terre.
Toutes demandent l'annulation de l'autorisation environnementale de la 3e ligne de métro. Elles mettent en cause les atteintes à la biodiversité avec le déplacement de plusieurs dizaines d'espèces protégées ainsi que l'abattage des premiers arbres dans le cadre des travaux préparatoires.
Projet inutile ?
"Réalisé au détriment du bénéfice de tous, de la sobriété, de la biodiversité, des GES, de l’urgence à transformer nos modes de déplacement pour pallier l’urgence climatique, ce projet n’a définitivement plus sa place, argumentent les Amis de la Terre sur leur site. Nous disons stop aux projets inutiles et imposés, celui-ci en est un ! Il y a urgence à investir d’abord dans un système global de transport en commun réellement efficace, qui desserve toute l’agglomération et au-delà".
"Le code de l'environnement encadre strictement la dérogation à l'interdiction d'atteinte aux espèces protégées. Il demande une démonstration de l'absence de solution alternative, entre autres. Or, il existe un autre projet qui aurait permis d'atteindre les mêmes objectifs que ceux visés par le préfet, sans porter atteinte aux 78 espèces protégées visées dans l'arrêté. Cette alternative au projet consiste en la réalisation d'une "étoile ferroviaire".
27 kms souterrains du nord-ouest au sud
L'association Les Amis de la Terre reprend le projet porté par "Rallumons l'Etoile" à savoir le développement de RER cadencés à partir du réseau ferroviaire existant, toutes les 30 minutes de 5h du matin à 22h. Le tout traversant l'agglomération toulousaine du nord au sud et pratiquement d'est en ouest. L'argumentaire des Amis de la Terre repose également sur "une inexactitude de l'étude d'impact s'agissant des émissions de gaz à effet de serre (GES)" concernant les infrastructures.
Rappelons que la 3e ligne de métro baptisée Toulouse Aerospace Express (TAE), devrait relier Colomiers à Labège. Elle ferait 27 kilomètres de long, ce qui représente la distance que couvrent les lignes A et B. L'objectif affiché par son initiateur, le président de la métropole Jean-Luc Moudenc, est d'en faire une artère économique du Grand Toulouse.
Elle relierait en effet les pôles économiques de l'aéronautique, de l'espace et de la recherche. Concrètement elle est destinée à irriguer les bassins d'emploi et fluidifier la circulation d'Airbus Colomiers au nord-ouest à Airbus Defense and Space au sud.
Le chantier devrait démarrer officiellement le 15 décembre... À moins que le recours déposé par les associations ne suspende sa mise en route. Une manifestation a lieu ce lundi 5 décembre dans la matinée devant le tribunal administratif de Toulouse. Le référé suspensif doit être examiné dans l'après-midi.