L'association "Bàtar" construit à Toulouse un drakkar, un bateau à voile islandais, qui traversera l'Atlantique et rejoindra New-York. Le projet est prévu pour le printemps 2024. Avant cela, les "Vikings" toulousains projettent de réaliser une traversée d'une semaine entre le Danemark et la Suède.
De Toulouse à New-York, il n'y a qu'un pas. L'association toulousaine "Bàtar", qui signifie bateau en islandais se donne pour objectif de traverser l'Atlantique et rejoindre New-York au printemps 2024. Les "Vikings" de Toulouse entament dès cet été la construction de leur nouveau drakkar qui sera plus large et plus rapide que les précédents.
Le départ de cette expédition hors du commun se fera sur le canal latéral de la Garonne à Toulouse, direction New-York. Durant la traversée, l'Orkan, nom donné au bateau, longera les côtes de l'Ecosse, de la Norvège, la Suède et le Canada pendant 45 jours. L'équipage va donc emprunter le même itinéraire que les premiers Vikings ont pris, 500 ans avant la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb en 1492.
Le drakkar le plus rapide du monde
L'Orkan, qui signifie "ouragan" en danois est entièrement imaginé par les "Vikings" toulousains. Il sera fait à partir de bois de pin et de châtaignier, mesurera 28 mètres de long et 6 mètres de large. L'équipe a prévu un an et demi de construction. "Nous pensons que nous allons réussir à construire le drakkar le plus rapide du monde. Nous avons pris modèle sur un drakkar qui a réellement existé et nous allons apporter notre ingéniosité pour qu'il soit le plus performant possible", explique avec enthousiasme Thomas Devineaux, président de l'association Bàtar et ingénieur de formation.
Le chantier naval organisé dans le centre-ville de Toulouse sera ouvert au public dès le mois de septembre : "l'idée est de faire participer tout le monde à ce projet fou." Pour la traversée sur l'océan Atlantique, l'équipage sera lui aussi composé par des professionnels et des volontaires : "nous allons sélectionner des marins ainsi que des personnes sans expérience. Ces personnes seront soumises à des tests psychologiques et physiques. Car cette traversée reste difficile, ce ne sont pas des vacances", ironise Thomas Devineaux.
Doté d'un GPS, l'Orkan sera également accompagné d'un bateau suiveur qui pourra porter secours à l'équipe en cas d'intempérie ou de problème technique.
Sur le bateau, il n'y aura aucune différence entre les membres de l'équipage. Tout le monde participera à la navigation. Pour nous, c'est un défi énorme de refaire cette traversée qui sera en plus écologique. Le drakkar est un bateau à voile, les matériaux que nous allons utiliser seront tous respectueux de l'environnement.
Un coût de plus de 2 millions d'euros
Pour réaliser et financer ce voyage outre-atlantique, l'association est à la recherche de sponsors. Car le coût de la traversée et de la construction est élevé, plus de 2 millions d'euros seront nécessaires : "nous avons déjà des sponsors toulousains qui nous suivent depuis nos premières traversées, nous en recherchons d'autres de plus grande envergure ou des mécènes", indique le président de Bàtar.
Le financement se fera également de manière participative : "nous avons ouvert une cagnotte en ligne, nous récoltons chaque 800 euros, c'est une surprise pour nous.".
Un drakkar sur la Garonne
Ce drakkar n'est pas le premier. Ces amateurs de culture scandinave et de bateaux à voile islandais ont déjà construit deux bateaux.
Le premier a été mis à l'eau en 2016. Le deuxième, le 21 juin dernier, lors de la fête de la musique sur les eaux de la Garonne à Toulouse. Une première sortie qui a déjà été un exploit pour l'association : "nous avons utilisé une remorque de douze mètres de long pour amener le drakkar Fyr de notre atelier à Labège." Ce navire a été construit sur le plan d'un bateau viking authentique, le Skuldelev. Il a fallu un an aux membres de l'association pour réaliser ce bateau, de 12 mètres de long et 2,4 mètres de large. De multiples expériences qui ont poussé les membres de l'association Bàtar à réaliser ce projet de traversée sur l'océan Atlantique.
Nous avons rencontré lors de nos expéditions de nombreux ingénieurs qui ont été impressionnés par nos performances. C'est cela qui nous a donné envie de nous lancer dans cette traversée exceptionnelle, une première en France.
L'association réalise en ce moment une autre expédition d'une semaine depuis Labège... direction le Danemark, la Norvège et la Suède. Elle a débuté le 6 août.
Au bout de 7 jours... cela progresse !
12 jours de navigation... Oslo en vue.
Un premier test avant le grand voyage sur l'océan Atlantique, qui déjà trois ans avant son départ fait trépigner d'impatience Thomas Devineaux : "nous avons hâte d'avoir construit notre bateau et d'être à la veille de partir.".