Sevré de titres depuis deux ans, le Stade Toulousain s'est remis en question et veut retrouver son rang dans un Top 14 de plus en plus costaud, qu'il retrouve ce samedi à ERnest Wallon à 18h30 avec la réception d'Oyonnax.
Le Stade Toulousain veut partir du bon pied après avoir quitté le Top 14 par une défaite en barrage chez lui à Ernest-Wallon contre le Racing-Métro (21-16). Sevré de titres deux ans de suite, les hommes de Guy Novès ont juré s'être remis en question durant l'été et la préparation a été ajustée. Reste à le prouver sur le terrain contre une équipe d'Oyonnax qui n'a rien à perdre, après avoir réussi à se maintenir l'an passé avec les honneurs. Et les galères ne sont pas tout à fait derrière les Toulousains qui doivent déjà se passer de Dusautoir, Maestri, Picamoles et McAlister, blessés.Toulouse, c'est le plus gros palmarès de France et d'Europe avec dix-neuf Boucliers de Brennus et quatre Coupes d'Europe. Mais depuis deux ans, plus rien. Les Rouge et Noir ont même raté la marche du dernier carré du Top 14 la saison dernière pour la première fois depuis vingt ans en s'inclinant à Ernest-Wallon face au Racing-Métro. Un échec qui a fait mal.
Une saison 2013/2014 très difficile
"L'année dernière a été très, très dure pour tous les joueurs, tout le groupe, tous les supporteurs, tout le club. On s'est posé beaucoup de questions", soupire l'ailier international Maxime Médard. Sortis plus tôt que d'habitude de la course au Brennus, les Toulousains se sont remis au travail dès la fin du mois de juin. Du temps en plus pour essayer de comprendre ce qui cloche depuis deux saisons."Rien n'est jamais acquis. Même une équipe comme le Stade Toulousain avec une grande histoire et un palmarès important doit toujours se remettre en
question", insiste le capitaine des Rouge et Noir et du XV de France, Thierry Dusautoir. "On n'a pas eu une bonne saison l'an dernier que ce soit en mêlée ou en touche. Chaque joueur a un devoir de faire le bilan en se disant : qu'est ce qu'on peut faire de mieux pour améliorer tout ça ?", abonde le troisième ligne international Yannick Nyanga.
Mais attention, pas de révolution en vue. Les Toulousains veulent conserver leur modèle de jeu et simplement "redevenir qui on était, retrouver le beau jeu du Stade Toulousain", selon Maxime Médard. "Les compteurs sont remis à zéro, on a procédé à quelques réajustements mais il n'y a pas eu de révolution. Il n'y en a jamais eu au Stade Toulousain", assure le manageur général Guy Novès.
"Plus le droit de monter crescendo"
Après une mise en jambe mitigée lors des matches amicaux (défaite 38-12 face à Toulon et victoire 31-22 contre Bordeaux), l'ambition première sera de démarrer fort et d'être plus régulier que la saison dernière où la première victoire à l'extérieur n'a été arrachée qu'en février face à la lanterne rouge Biarritz. L'équipe n'a "plus le droit de monter crescendo", analyse l'ailier Vincent Clerc. "Si on ne veut pas jouer avec la pression, il faut engranger des points car autrement on y laisse beaucoup, beaucoup d'énergie et au bout d'un moment, c'est difficile d'enchaîner les performances".D'autant plus que l'éternel problème pour Toulouse de la mise à disposition de ses internationaux, qui forment l'un des plus gros contingents du XV de France, va être renforcé cette année par la convention LNR/FFR qui protège 30 joueurs ne pouvant pas jouer plus de 30 matches par saison.
Le sempiternel problème des internationaux
"Des joueurs partent en milieu de saison au moment où tu as de bons repères, ça fait quand même un vide. Les autres saisons, on arrivait un peu à gérer car le niveau du championnat était moins homogène. Alors que maintenant le niveau a vraiment augmenté. On a moins de marge d'erreur", juge le troisième ligne Grégory Lamboley.Après une saison marquée par les blessures graves, plusieurs absences dont celle de Thierry Dusautoir, touché à une cuisse et forfait au moins trois semaines, vont rendre la reprise plus délicate. Maestri et Picamoles manqueront eux aussi les premières journées tandis que le Sud-Africain Schalk Ferreira est arrêté pour au moins cinq mois.
Malgré ces handicaps, le Stade Toulousain veut retrouver son rang et vendra pour cela "chèrement (sa) peau", jure Yannick Nyanga. "Il paraît que l'on fait moins peur qu'avant ? Peut-être, mais il faut toujours se méfier des gens qui ne font pas peur", sourit Guy Novès.