Des trains français fabriqués en Espagne : inquiétude des syndicats d'Alstom

Les futurs trains Intercités Paris-Toulouse et Paris Clermont seront-ils de fabrication espagnole ?  Les syndicats d’Alstom, entreprise ferroviaire implantée notamment à Tarbes (Hautes-Pyrénées), s'inquiètent de ce choix de la SNCF et de l'Etat français.
 

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Dans un courrier adressé ce mardi à la ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne (qui chapeaute les transports), l'intersyndicale FO, CGT, CFE-CGC et CFDT d'Alstom déplore le choix du groupe espagnol Construcciónes y Auxiliar de Ferrocarriles  (CAF) pour assurer la construction d’une centaine de trains Intercités pour la SNCF.
L’information avait été dévoilée à la mi-août par la lettre spécialisée Mobilettre.

Des sites français d'Alstom fragilisés

Selon les syndicats, le groupe espagnol CAF "propose uniquement l'assemblage final des trains dans son seul site français qui emploie une centaine de salariés" à Bagnères-de-Bigorre.

Cette option envisagée par l’Etat français et la SNCF suite à un appel d’offres lancé fin 2016 fragiliserait d’après eux les sites de Reichshoffen et Belfort, ainsi que la filière ferroviaire en Alsace et en Bourgogne-Franche-Comté.

Un potentiel d'emplois pourtant important

L’offre d’Alstom, qui pourrait être écartée au profit des espagnols, s’appuie pourtant selon l’intersyndicale, sur "l’excellence de ses métiers et de ses compétences à travers huit de ses sites". Les retombées en terme d’emploi sont importantes, et concernent "jusqu'à 700 personnes en fonction du produit retenu dont 200 ingénieurs et plusieurs centaines d'emplois chez les fournisseurs", indiquent les syndicats.

"Une défiance envers la filière ferroviaire"

Interrogé par le journal La Tribune, le PDG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer ce choix.
Il a déclaré au journal économique :

Si l'Etat décidait de commander des trains fabriqués en Espagne, ce serait son choix, mais cela enverrait un message très fort de défiance envers la filière ferroviaire française qui serait de facto affaiblie, avec un impact mécanique sur l'emploi en France.

Dans le détail, l'appel d'offres pour le compte de l'Etat, porte sur le matériel roulant des trains d'équilibre du territoire (TET, Intercités) Paris-Toulouse et Paris-Clermont, soit 28 rames auxquelles s'ajouteront éventuellement 75 rames en option, dont 15 pour équiper la transversale Bordeaux-Toulouse-Marseille. Le budget prévisionnel pour la tranche ferme a été fixé à 800 millions d'euros, en incluant les centres de maintenance.

Quand Mobilettre avait publié son information à la mi-août, la direction de la SNCF avait refusé de réagir.

 
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