Première victoire pour les six crèches toulousaines de l’association l’Envol après trois jours de grève. Le 16 février au soir, les dirigeants de l’association –à savoir le président et son bureau- ont démissionné.
Le personnel de l’ensemble des crèches avait déclenché une grève surprise mardi 14 février pour dénoncer la gestion financière du président de l'association gestionnaire. Une des directrices d'établissement nous informe, ce vendredi 17 février 2023, que les dirigeants de l'Envol ont plié après trois jours de grève.
"Il y a eu beaucoup de joie et de soulagement à l’annonce des démissions. Ce matin, on était très heureux d’accueillir les familles, c’était presque émouvant. Les parents étaient aussi très contents pour nous", confie-t-elle. Une mère a même apporté les viennoiseries, presque un symbole pour fêter cette victoire.
Fort soutien des parents
Durant ces trois jours de grève, les différentes structures ont pu compter sur le soutien des parents, plus fort que leur espérance. La crainte des directions et du personnel était de mettre près de 300 familles dans l’embarras, en les privant d’un moyen de garde pour les enfants. "On n’était pas à l’aise de les mettre au pied du mur. On a reçu beaucoup de soutien de leur part. Ça nous a soulagés et on était plus serein."
Dès le premier jour de mobilisation, les parents ont été "compréhensifs". Certains étaient même "surpris d’apprendre les conditions dans lesquelles on travaillait. Ils nous ont dit bravo, parce qu’ils n’ont rien vu et qu’on a continué d’accueillir leurs enfants avec le sourire et dans la bonne humeur", raconte la directrice.
La désillusion
L’heure est désormais "à la gestion de l’après". Seulement, lorsque les cloches sonnent midi le 17 février, la désillusion est là. Après la joie, la déception : l’association est gelée financièrement et administrativement. Selon un membre du CSE, l’ex-président serait parti sans convoquer d’assemblée générale extraordinaire, figeant ainsi l’intégralité des statuts. "En faisant ça, il met en péril 300 familles et 100 salariés."
L’association a fait appel à un avocat, qui saisira le tribunal administratif. La structure sera ensuite gérée par à un mandataire judiciaire. "Tout cela a un coût, qui se rajoute à une situation financière déjà fragilisée par la mauvaise gestion de l’ancien président", explique ce membre du comité social et économique.
Vers le renouveau
Si les craintes sont au rendez-vous, il n’est pas question de lâcher. "On a dépensé énormément d’énergie et il faut gérer l’après. Nous sommes dans une situation sensible, mais on va avancer. On n’a pas fait tout ça pour en rester là, on va continuer pour les familles, les enfants et les salariés."
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Directrices et CSE ne perdent pas leur objectif de vue : créer un nouveau bureau. Ils ont "tellement souffert de cette gouvernance, sans pouvoir agir autrement que par la force", qu’ils espèrent constituer un bureau avec "plus de transparence et de démocratie", en incluant davantage les parents. Dans les couloirs de la crèche, la pancarte "vers un renouveau", utilisée durant la grève, a pris place, reflétant l'état d'esprit actuel.
