Grève surprise dans des crèches à Toulouse : "on ne lui fait plus confiance, on veut qu'il démissionne"

Une grève touche l'ensemble des crèches de l'association l'Envol à Toulouse. Raison invoquée : la mauvaise gestion financière de la part de son président. Le personnel et les directions demandent la démission du comité d'administration.

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Le colère gronde dans les crèches de l’association l’Envol. Les six structures de l’association ont décidé d’organiser une grève surprise ce mardi 14 février 2023. A travers ce mouvement, le personnel et la direction des établissements dénoncent la gestion déficitaire du président.

Pas moins de 400 familles seront impactées par cette mobilisation. "On prend les parents en otage et on en est désolé, mais on n’a plus le choix. On espère qu’ils nous comprendront", déclare un membre du Comité social et économique (CSE).

Une mauvaise gestion financière

Cette mobilisation intervient après l’annonce de la fermeture de la crèche des Loulous, à Castelmaurou, à compter de juillet 2023. Financée par la communauté de communes des Coteaux Bellevue, "la fermeture de la structure vient d’un manque de confiance du partenaire", nous explique ce membre du CSE qui souhaite garder l'anonymat. "C’est la conséquence de cette mauvaise gestion de la gouvernance, et nous sommes très inquiets pour la suite", poursuit-elle, accompagnée de deux directrices de crèches. Mais la colère vient aussi du fait que Mr Soto, président de l’association, "prend des décisions unilatérales qui impacte le terrain, alors qu’il n’y vient jamais", poursuit une des directrices d’établissement.

Pour faire face à cette gestion qui laisse à désirer, les différents partenaires qui travaillent avec l’association ont "mis en place un accompagnement". Pourtant, cela n’est pas concluant. "Le président n’écoute pas, il n'en fait qu’à sa tête, on n’a plus confiance en lui. Il gère cette association comme une entreprise".

Vers le dépôt de bilan?

De cette mauvaise gestion, le personnel en subit les conséquences, avec la perte de certains avantages, comme la suppression de cinq jours de congés et la prise en charge de la mutuelle par l’association qui passe de 100% à 75%, "alors qu’on a des besoins sur le terrain".

La crainte principale du personnel est financière. "On a peur qu’il y ait un dépôt de bilan. Les partenaires nous laissent jusqu’à fin 2023 pour redresser la barre. Et plus tôt il partira, plus tôt on pourra agir avec les partenaires pour la redresser." L’ensemble des crèches demande, à travers cette grève, la démission du conseil d’administration qui serait majoritairement constitué de "relations amicales". "Ensemble, il faut qu’on aille contre un. Par la voix démocratique, nous nous ne pouvons pas l’atteindre", poursuivent-elles.

Turn-over du personnel, difficultés de recrutement, manque de moyens

Entre un secteur déjà en crise et la réputation de l’association, le recrutement est compliqué. "On a des postes qui ne sont pas pourvus depuis un an. Un poste de directeur de crèche est sur le marché depuis 8 mois, nous n’avons aucune candidature." Sans parler du turn-over conséquent, notamment dû à des arrêts maladies en cascade.

Ces remplacements ne sont pas sans conséquence. "Ma fille est plus émotive, sa référente n’est pas toujours là, et on a un peu l’impression qu’elle passe de bras en bras", nous confie une mère dont sa fille est inscrite dans l’une de ces crèches de Toulouse. Pour autant, elle tient à souligner le travail "exceptionnel et admirable" de l’ensemble de l’équipe qui fait "comme elle peut, malgré des conditions de travail difficiles".

"On l'aime cette association"

Les familles sont bien la priorité de ce mouvement de grève. "On veut qu’elles soient tenues au courant, qu’il y ait de la transparence et on souhaite qu’elles soient impliquées. On a besoin d’elles, on ne veut pas qu’elles perdent confiance en nous", déclare l’une des directrices.

Cette grève surprise a pour but de sauver ces différentes structures. "On l’aime cette association et on croit aux techniciens. Il n’y a rien à dire sur les crèches. On veut simplement changer le comité d’administration et y mettre de la démocratie et de la transparence. C’est une belle association avec des belles choses qui sont faites et qui sont à faire", concluent-elles. 

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