VIDEO. "Moi je veux apprendre !" Des enfants sourds sans école faute de place, insupportable pour les parents qui se mobilisent

Journée école morte ce mardi 4 juin 2024. Les parents délèves préparent l'opération depuis plusieurs semaines en soutien aux enfants qui ne pourront être scolarisés dans les classes de Ramonville qui proposent un enseignement en langue des signes. Les classes de LFS ont un effectif limité.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

C'est une vidéo touchante qui circule sur la page Facebook de l'association APES 31, l'association des parents d'enfants sourds. Une petite fille sourde découvre qu'elle ne peut franchir la porte de son école. La classe Langue des signes est complète avec 56 places. "Je suis trop déçue, moi je veux apprendre !", se désole la fillette en langue des signes.

Une situation qui est loin du scénario de fiction. C'est ce qui a poussé l'APES 31 à organiser ce mardi 4 juin, une opération école morte. Les raisons invoquées, la limitation des effectifs des classes d'enseignement en langue des signes fixé aujourd'hui à 56. Depuis 40 ans à Ramonville, cette section est présentée comme une réussite. " Le pôle d'enseignement des jeunes sourds (PEJS) est une réussite. C'est le seul de ce type dans toute la région Occitanie. Il a toujours fonctionné avec entre 60 et 65 enfants. Alors pourquoi aujourd'hui limiter à 56 et laissé des enfants et des parents sans réelles solutions ", s'indigne Anthony Morinière, secrétaire de l'APES 31.

Pérenniser la filière

Tôt le matin les parents s'étaient donné rendez-vous devant le rectorat pour exprimer leur solidarité avec les enfants laissés sur le carreau. " Ce 4 juin correspond au jour de la réunion de la commission au rectorat qui allait sélectionner les élèves pour la rentrée prochaine. Nous étions environ 300. Nous avons bloqué les accès. Et une délégation a été reçue pour nous expliquer que 10 enfants restaient sur liste d'attente et 7 avaient de toute façon un dossier incomplet ", explique Anthony Morinière.

Pour ce père de famille, c'est l'incompréhension. "Que vont devenir ces 10 enfants sur liste d'attente ? Et bien, on nous dit de pas nous inquiéter qu'ils seront accueillis dans une autre classe. Une classe sans enseignement en LSF Mais il faut imaginer ce que c'est pour un enfant sourd l'inclusion ! L'éducation nationale n'a que ce mot à la bouche. C'est très difficile pour un enfant sourd d'être le seul de sa classe à ne pas entendre, cela crée des situations d'isolement, d'échec scolaire ", regrette ce représentant de l'APES 31.

Déterminés, les parents d'élèves ont poursuivi leur mobilisation devant la préfecture de Haute-Garonne où une délégation a aussi été reçue sans plus d'avancée.

L'Apes 31 demande notamment à ce que tous les dossiers d'inscription soient acceptés et souhaite travailler à l'avenir avec le rectorat pour assurer la pérennité de la filière langue française des signes.

Depuis 40 ans le Pôle d'enseignement des jeunes sourds propose un enseignement en langue des signes au sein des écoles Gabriel Sajus pour la maternelle et Jean Jaurès pour l’élémentaire. Les parents s'étaient déjà mobilisés en mai dernier pour défendre cet apprentissage et l'accueil de tous les enfants sourds. L'association promet d'autres actions à venir.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité