Samedi 16 janvier, plusieurs manifestations se sont déroulées à Toulouse (Haute-Garonne). Ces mobilisations ont connu des débordements. L'Observatoire toulousain des pratiques policières pointe la responsabilité de la Brigade anti-criminalité (Bac) dans le départ des affrontements.
18 personnes interpellées à l'issue des manifestations du samedi 16 janvier à Toulouse (Haute-Garonne). Cela faisait plusieurs mois qu'un tel nombre de manifestants n'avait été arrêté. Plusieurs appels à défiler avaient été lancés pour cette journée de mobilisation : contre la loi de Sécurité globale ou en soutien de la rave party du nouvel an à Lieuron, en Bretagne.
"En fin de manifestation et lors de la dispersion, des groupes d’individus ont jeté des projectiles vers les forces de police, assure dans un communiqué de presse la préfecture de Haute-Garonne. Celles-ci ont dû faire usage de grenades lacrymogènes et sont intervenues afin d’empêcher des dégradations (tags..) et feux de poubelles. Au total, les services de l’ordre ont interpellé 18 personnes pour essentiellement des jets de projectiles mais également des outrages et des dégradations diverses : tags sur des abris de bus ou des vitrines, feux de poubelles..."
La vidéo, ci-dessous, partagée sur le réseau social twitter par le syndicat Officiers et Commissaires de Police - CFDT, montre ainsi un groupe de policiers, des membres de la Brigade anti-criminalité (BAC), évacuer la manifestation, au niveau de la station de métro François Verdier, sous les huées de la foule et sous les jets de projectiles.
Policiers attaqués à #Toulouse aujourd’hui pour la #MarcheDesLibertes
— Officiers et Commissaires de police (@PoliceSCSI) January 16, 2021
Inadmissible agression de la part de certains manifestants.
Tout notre soutien aux policiers toulousains.
Remerciements aux policiers, gendarmes et pompiers engagés aujourd'hui.
pic.twitter.com/0nEOaksPYv
Les membres de la BAC pointés du doigt
Plusieurs membres de l'Observatoire toulousain des pratiques policières étaient présents. Ils mettent en cause la responsabilité des policiers de la BAC. "Nous filmions la dispersion plutôt pénarde de la manifestation assure Pascal Gassiot de l'Observatoire. Les camions des teufeurs étaient en train d'être évacués vers la Halle aux Grains. Soudainement, nous avons vu un groupe de Baqueux (policiers de la BAC) rentrer dans la foule afin d'interpeller un individu. Les manifestants n'ont pas compris et ont réagi. Et c'est à partir de là que cela a dégénéré. Nous avons vu en effet des manifestants alcoolisés mais cela n'aurait pas dérapé de la sorte si la BAC s'était abstenue d'aller au contact dans la manifestation".
Des pratiques que l'OPP dénonce depuis le mouvement des Gilets jaunes " Cela recoupe les constats que nous faisons depuis plusieurs mois, explique Pascal Gassiot. Ces irruptions au coeur des manifestations soit pour saisir des banderoles soit pour une interpellation sont toujours à l'origine des affrontements. Au final, à quoi joue la BAC ?"
Violences "injustifiée et disproportionnée"
Ces policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC) apparaissent dans une autre vidéo diffusée également sur twitter. Cette fois-ci les rôles sont inversés : ce sont les forces de l'ordre qui s'en prennent à deux individus. Deux personnes s'approchent du cordon de police, en train d'interpeller un individu. L'un et l'autre sont violemment poussés et mis au sol, sans raison apparente.
Rue de la charité Toulouse 16/01/21 #MarcheDesLibertes #StopLoiSecuriteGlobale pic.twitter.com/JbXKmp3tPd
— Yvan Lacombe ن (@yvan_lacombe) January 16, 2021
La scène se déroule rue de la charité, près de la Halle aux Grains. "Le comportement de ces policiers est extrêmement problématique estime Jean-François Mignard de la Ligue des droits de l'Homme de Midi-Pyrénées. Il est vrai que nous ne connaissons pas le contexte. Peut-être que ces deux personnes ont jeté des cailloux avant qu'elles ne soient filmées. Mais il y a une violence en rien justifiée et proportionnée de la part des membres de la BAC".
Sollicitée par France 3 Occitanie, la préfecture de Haute-Garonne indique que "les évènements de ces vidéos sont en cours de traitement par la police. L'instruction n'est pas terminée et en conséquent aucun commentaire ne sera fait pour le moment".