Visite ministérielle à Toulouse vendredi : les restaurateurs veulent se faire entendre

Les restaurateurs veulent se faire entendre. La venue vendredi à Toulouse du 1er ministre Jean Castex, du garde des sceaux Eric Dupond-Moretti, du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin et de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’éducation nationale, leur en donne l’occasion.
 

Les professionnels des bars, - restaurants, - discothèques, - hôtels, ainsi que leurs fournisseurs se sont donnés rendez-vous vendedi 9 octobre à 10h devant la Préfecture.

Pour l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie 31, l’heure est grave. « 120.000 emplois directs ont déjà disparu dans nos métiers en France. Au rythme actuel nous prévoyons 300.000 nouveaux chômeurs d'ici la fin de l’année ». L’UMIH dénonce « la plus gigantesque destruction d'emploi que la France ait connue, un plan social d'une ampleur jamais vue avec la fermeture annoncée de 30.000 entreprises au niveau national ».
« Si la situation ne s’améliore pas sur la Métropole toulousaine » explique Philippe Belot, le vice-président de l’UMIH31, « il y aura plus de chômeurs qu’à Airbus, soit près de 4000 personnes ».

Avec la COVID19, et le passage le 27 septembre de la Haute-Garonne en « zone d’alerte renforcée », les bars doivent fermer à 22 heures. Quant aux restaurants, on ne peut plus y servir d’alcool après 22 heures, alors que les établissements eux ferment les portes à 1h du matin.
« Le problème, c’est qu’on nous impose des mesures drastiques, mais sans en mesurer l’efficacité. Surtout, il n’y a pas d’aides économiques pour un secteur totalement sinistré » déplore Philippe Belot. « On se sent totalement abandonnés par l’Etat et dans la position de boucs-émissaires. Les dégâts occasionnés par ces mesures - qu’ils soient sociaux ou moraux -   ne sont pas pris en compte » explique-t-il.

Aujourd’hui, il en appelle au gouvernement :
 

Ils cassent la vitrine, à eux de la réparer

déclare Philippe Belot

Et de conclure : « On a sauvé les betteraviers, pourquoi ne nous aide-t-on pas aussi ? ». Philippe Belot craint désormais un passage de la Haute-Garonne en « zone d’alerte maximale », ce qui n’est pas à exclure. Olivier Véran, le Ministre de la Santé, doit faire le point à ce sujet aujourd’hui lors de son point presse hebdomadaire.

Fermeture des bars pour 15 jours en cas de passage en "zone d'alerte maximale"

Cette nouvelle classification aurait pour conséquence la fermeture des bars pour 15 jours. Les restaurants pourront rester ouverts mais le protocole sanitaire se durcit : mise en place d’un cahier de rappel avec les coordonnées des clients, affichage d’une jauge sur leur devanture, pas plus de six convives à la même table, paiement assis.
On n’en est pas encore là, mais pour l’UMIH il est absolument indispensable que le gouvernement français prenne enfin la mesure de la situation des restaurateurs, propriétaires de bars ou des hôteliers. Le rassemblement demain devant la Préfecture de Haute-Garonne sera pour eux un moment de vérité. Un vrai cri de colère, si ce n’est un cri de détresse…

Une délégation de l'UMIH31 sera reçu demain vendredi à 10h15 par le cabinet du premier ministre à la préfecture de Toulouse.