Des sphères placées sur des lignes haute tension pour avertir visuellement les rapaces et éviter les collisions avec les câbles électriques.
A Villelongue, un tronçon de 4,3 km de ligne électrique à 225.000 volts reliant Lannemezan à la centrale hydro-électrique de Pragnères, est équipé de 320 balises. Ce chantier se fait au moyen d'une nacelle suspendue à un hélicoptère gros porteur et mobilise une douzaine d'employés RTE, Réseau Transport Electricité. C'est depuis cette nacelle que les techniciens de maintenance spécialisés pour les travaux sur les lignes fixent les balises sur les câbles électriques.
Ce nouveau concept de balises conçues avec l'aide de la LPO, la ligue de Protection des oiseaux, assure une visibilité optimale pour les oiseaux mais aussi la résistance au courant électrique ainsi qu'aux conditions climatiques. Formés de deux 1/2 sphères très légères en alliage d'aluminium, ces "avisphères" permettent d'équiper les câbles électriques qui se trouvent dans des zones pentues et escarpées. Les balises, bicolores vert pâle et rouge sont photoluminescentes pour prévenir les risques de collision des oiseaux avec les câbles.
Des tronçons choisis
Le gypaète barbu et d'autres grands rapaces : milan royal, vautour percnoptère qui évoluent souvent à de faibles altitudes et suivent le relief devraient ainsi mieux repérer le passage des câbles. Ainsi, les tronçons de lignes équipés de balises sont choisis dans des zones de nidification ou de reproduction des rapaces. Les sites de passage, comme à Villelongue, où la ligne enjambe un vallon présentent aussi des risques pour les oiseaux de percuter en vol un câble. Si les collisions restent rares - 2 cas recensés dans le Parc National des Pyrénées- la fragilité et les faibles effectifs du gypaète expliquent les soins et précautions qui l'entourent pour éviter tout dérangement. Cette année dans les Pyrénées françaises, sur 18 couples observés, 3 jeunes ont pris leur envol. Le taux de reproduction et donc le renouvellement de l'espèce est toujours très faible.VIDEO / le reportage de Régis Cothias et Jean-Yves Bascands