"C'est vraiment triste car ils sont en fin de vie" : de glacier en glacier dans les Pyrénées, Florian Fiquet marche pour alerter sur leur disparition

Florian Fiquet se définit comme un éco-aventurier. Il travaille avec Pierre René, glaciologue spécialiste des Pyrénées, et s'est lancé le défi de sensibiliser à l'impact du réchauffement climatique en France, au plus près de nous. Il parcourt actuellement 300 km dans les Pyrénées en reliant les glaciers pour montrer leur fonte accélérée.

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Les glaciers pyrénéens ont perdu 90% de leur volume depuis les années 1850. Ils auront complètement disparu d'ici 2050 selon Pierre René, glaciologue des Pyrénées et auteur du livre "Extinction des glaciers pyrénéens". Florian Fiquet s'est inspiré de ce constat pour programmer un parcours de 300 km reliant 7 glaciers à travers 6 massifs Pyrénéens. Objectif : éveiller les consciences sur ce phénomène alarmant.

France 3 : Pourquoi ce périple de 300 km de glacier en glacier dans les Pyrénées ?

Florian Fiquet : Dans l'esprit de rendre visibles des choses qui sont connues par tout le monde. Mais en fait, lorsque les gens l'ont sous les yeux, ils sont souvent surpris. Le fait que tous ces glaciers auront disparu d'ici 20 ans est assez illustratif de l'impact du changement climatique sur notre planète. Et ce très près de nous. C'est une façon de sensibiliser le public à travers son propre environnement.

France 3 : En rendant cette évolution visible, vous pensez qu'il y aura une réaction ?

Florian Fiquet : Oui je trouve justement que la cause écologique est abordée mais elle est souvent vue de manière globale, les enjeux sont perçus à l'échelle planétaire. Or chacun a sa sensibilité propre. Pour ma part, je trouve que les glaciers c'est impressionnant. C'est beau, c'est massif. Mais en même temps, il y a tout un enjeu qui est lié au climat.

Souvent les glaciologues disent que : "les glaciers rendent visible l’invisible". Et je trouve ça très pertinent de parler du changement climatique à travers l'exemple des glaciers. Moi ça m'a marqué et j'essaie de transmettre ça à travers un projet comme celui-ci. 

France 3 : Vous vous présentez comme un éco-aventurier, qu'est-ce que ça veut dire ?

Florian Fiquet :  L'idée c'est de sensibiliser à l'environnement pour avoir un impact positif à travers les projets que je mène. Le changement climatique, l'écologie, ça me touche personnellement et ce sont des sujets dans lesquels j'ai envie de m’investir. Ça s'est fait naturellement à travers ce que j'aimais faire et ce que je savais faire aussi comme des voyages locaux, en France que je partage sur les réseaux sociaux. L'idée, c'est d'apporter ma pierre à l'édifice, de me sentir utile et d'avoir un rôle là-dedans. Ce constat-là me donne envie d'agir et de transcrire ma motivation avec des projets comme celui-là.

France 3 : Dans ce périple de glacier en glacier, qu'est-ce qui vous frappe le plus ?

Florian Fiquet : Justement, c'est l'état des glaciers des Pyrénées malheureusement. Ils sont dans un piteux état. J'en ai vu deux ou trois pour l'instant. J'en ai vu même qui ont déjà disparu. C'est vraiment assez triste parce que les glaciers, c'est grandiose et on voit qu'ils sont en fin de vie. On réalise en les voyant qu'il leur reste 10-15 ans et qu'à chaque été, ils perdent plusieurs mètres de longueur, d'épaisseur. 

France 3 : Dans les glaciers disparus, vous pensez auxquels ?

Florian Fiquet : Justement, ce matin j'étais à la Brèche de Roland qui est un site très emblématique des Pyrénées. Les gens le connaissent très bien et ils ne savent pas forcément qu'il y a 10-15 ans, à part ceux qui étaient là à l'époque, il y avait encore un peu de glace sur la Brèche de Roland. C'est aussi pour les jeunes générations... J'avais avec moi des images d'archives des années 80, où on voit que c'est tout enneigé par-dessus la glace. J'ai même des témoignages de gens qui avaient skié en juillet sur la Brèche de Roland. Aujourd'hui c'est un tas de cailloux et je trouve ça assez marquant.

France 3 : Il y a d'autres images comme ça qui vous ont frappé ?

Florian Fiquet : Il y a le glacier des Oulettes aussi. On voit comment il a rétréci et la limite à laquelle il était en observant les pierres qui sont lisses, polies par la fonte. C'est très impressionnant.

Et sur un autre sujet, ce qui s'est passé ce week-end, les inondations à Gavarnie. Moi j'étais tout proche, j'ai failli bivouaquer à Gavarnie et le camping a été évacué. Heureusement. Moi j'étais allé en vallée m'isoler un peu, j'avais vu le coup venir mais le changement climatique, c'est aussi ça : des évènements météorologiques extrêmes et ça, ça m'a marqué. C'était il y a quelques jours seulement.

France 3 : Il n'y a pas besoin d'aller loin pour constater les changements...

Florian Fiquet : Oui et à travers ce projet, il y a aussi une dimension de voyage, plus local, en France. J'avais aussi envie de donner une part d'émerveillement avec la beauté des Pyrénées, montrer qu'on peut vivre de belles aventures sans partir à l'autre bout du monde en avion. C'est un trek de trois semaines. Je fais du bivouac. J’essaie de ne pas laisser de traces, pas laisser d'impact. C'est aussi montrer ça à travers ce projet-là.

Je suis parti du col du Somport et je suis passé par les massifs du Balaïtous, l’Enfer du Vignemale avec le glacier d’Ossoue, Gavarnie-Mont-Perdu avec notamment le glacier du Taillon et la Brèche de Roland puis je vais jusqu'au Mont Valier en passant par les glaciers de la Munia, Posets, Perdiguère, l'Aneto. 

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