Chaque année, 13 millions de tonnes de plastique se retrouvent dans les océans. Une pollution qui met en péril l’écosystème marin. Pour lutter contre ce fléau, une start-up de Laloubère, dans la périphérie de Tarbes (65) développe un emballage cultivé 100% végétal et compostable.
Les emballages plastiques sont aujourd’hui dans le monde la principale cause de pollution des océans. On y trouve des millions de tonnes de bouteille et emballages divers. Selon le site spécialisé Novethic, l’ingestion de ces déchets plastiques cause annuellement la mort d’1,5 million d’animaux. Pire, la fondation Ellen MacArthur (du nom de la navigatrice qui a battu le record du tour du monde à la voile en solitaire en 2005) affirme qu’en 2025, les océans pourraient contenir une tonne de plastique pour trois tonnes de poissons et que, si rien n’est fait, il y aura dans les mers plus de plastique que de poissons en 2050.
Chanvre et rafle de maïs pour remplacer le plastique
Conscientes de la catastrophe écologique causée par la surconsommation d’emballages plastiques fabriqués à base de pétrole, le gouvernement a interdit la vente de vaisselle en plastique et mise sur le « pacte national sur les emballages plastiques » pour inciter les géants de l’agroalimentaire et de la grande distribution à les éliminer de leurs process.
Du coup, de nombreuses entreprises cherchent des alternatives aux emballages polluants, comme le polystyrène expansé. Une start-up installée en Hautes-Pyrénées pourrait bien leur apporter la solution qu’elles cherchent avec un emballage 100% végétal composé de fibres d’origine agricole comme le chanvre ou le maïs et de mycélium qui agit comme liant naturel.
D’innombrables possibilités d’application
A l’origine de cet emballage révolutionnaire baptisé « Embellium », un jeune chef d’entreprise qui a officié pendant 30 ans dans l’industrie des polymères, de l’automobile et de l’aéronautique. Depuis toujours intéressé par l’environnement et par la recherche de solutions permettant de limiter l’impact de l’activité humaine sur la nature, Rémi Laurant a mis 18 mois à mettre au point son matériau d’emballage 100% végétal et biodégradable en 12 semaines.
Valorisation de co-produits agricoles
Les matériaux utilisés dans la culture sont issus de co-produits agricoles non valorisés tels que la chènevotte du chanvre (autrement-dit l’écorce) et le rafle de maïs (le rachis) considérés comme des déchets agricoles. Leur utilisation dans la fabrication d’emballages verts permet aux coopératives de valoriser ces produits jusque-là inutilisés.
Enrichi de mycélium, le mélange est ensemencé dans des moules préformés et laissé en culture durant quelques jours. Une fois démoulé, on obtient un emballage résistant, isolant, ininflammable, bio-dégradable et compostable
Destiné à remplacer le polystyrène, issu de la chimie, il offre de nombreuses possibilités d’application dans le domaine du packaging en général, notamment pour des produits fragiles comme la cosmétique ou les vins et les spiritueux, mais la jeune start-up travaille déjà sur d’autres projets. Elle espère très bientôt mettre sur le marché des boîtes isothermes et des pots de fleurs à valeur ajoutée.