Des éleveurs des Hautes-Pyrénées assurent que plusieurs bêtes ont été volées sur leurs exploitations. Face à cette situation, ils renforcent la sécurité de leurs sites. Malgré l’inquiétude des victimes, les autorités n’ont pas noté de hausse significative des intrusions.
Chloé Dubie est éleveuse. Elle est installée depuis cinq ans à Lanne dans les Hautes-Pyrénées et vit grâce à la vente directe de viande issue de son exploitation. Sur ses terres, une centaine de brebis de race Castillonnaise et une quinzaine d’agnelles. Mais depuis trois jours, cinq d’entre elles manquent à l’appel.
Selon les informations de Chloé Dubie, une intrusion a eu lieu sur sa propriété dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 mars. Au total, cinq agnelles de son exploitation ont été dérobées. Après avoir déposé plainte, elle témoigne. “C'est un métier que l’on fait avec passion. On ne compte pas nos heures et on aime nos animaux. J'essaie de faire en sorte de les protéger mais il y a quand même des gens pas très honnêtes”, déplore l’intéressée.
“Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive”
Mais pour Chloé Dubie, cette mésaventure a un goût de déjà-vu. Selon ses affirmations, c’est le second cambriolage dont elle est victime en un an et demi. “Ce n’est pas la première fois que ça m'arrive. Mais à l’époque, je n’ai pas porté plainte. Je me suis dit que quelqu'un avait volé pour manger, mais cette fois je ne pense pas que ce soit ça”, indique Chloé Dubie.
Comme Chloé Dubie, d’autres éleveurs des environs dénoncent des vols fréquents. “Moi, 25 de volées en 2 ans”, commente sur les réseaux sociaux un éleveur de bovins et de caprins lui aussi basé dans les Hautes-Pyrénées.
Bétail, carburant, matériel : pendant plusieurs années, Benoît Bajac, éleveur à Ibos dans le nord des Hautes-Pyrénées, s’est lui aussi fait visiter régulièrement. “Pour la seule année 2015, on m’a volé du gasoil et 200 volailles. J’ai un voisin éleveur à qui on a piqué tout son matériel”, fulmine-t-il au téléphone.
Renforcer la surveillance des exploitations
À la suite de la première intrusion sur son exploitation agricole, Chloé Dubie a décidé de renforcer la sécurité de son exploitation. Des caméras de surveillance ont été installées sur son exploitation. Mais impossible de regarder les images de l’intrusion de mardi soir : la carte mémoire avec les enregistrements a elle aussi été dérobée, assure Chloé Dubie.
À la tête de l’entreprise familiale depuis un an, Benoît Bajac a décidé, lui, de prendre deux patous pour assurer la garde de son exploitation. Un choix radical qui a son lot d’avantages et d'inconvénients. “Depuis qu’on a les chiens c’est sûr qu’on a moins de vols. Mais la cohabitation avec les promeneurs peut être compliquée parfois”. Il indique qu’il s’est lui aussi équipé d’un dispositif de vidéosurveillance pour sécuriser son exploitation.
“Des cas isolés”, selon les autorités
Chloé Dubie, elle, assure que les vols n’entament pas sa vocation pour l’élevage. Mais elle dit s’inquiéter au sujet des difficultés quotidiennes du métier : “On a eu un été très compliqué”, raconte l’éleveuse. “On a été très embêté avec les prédateurs en montagne, la sécheresse, la grippe aviaire, les cours du marché… On dépend de beaucoup de choses. Si maintenant on ne peut même plus dormir un peu tranquille, je ne sais pas ce que ça va donner.”
Même si plusieurs vols de bétail sont signalés dans le département des Hautes-Pyrénées, les syndicats paysans contactés assurent ne pas avoir connaissance de cas similaires. Il s’agirait même de “cas isolés”, selon l’un d’eux.