Parce qu'il troublait la tranquillité d'un de ses voisins, la propriétaire d'un coq comparaissait ce mardi 5 juillet devant le tribunal de Tarbes (Hautes-Pyrénées) mais le plaignant a finalement décidé de renoncer à ses poursuites, devant la levée de bouclier qu'a suscité sa démarche.
Il était une fois Pitikok, un coq doté d'un bel organe vocal qui règne sur sa petite basse-cour, dans la commune d'Oursebelille, dans les Hautes-Pyrénées.
Las, son chant met à rude épreuve les nerfs d'un des voisins de ses propriétaires, qui vient se reposer ici dans sa résidence secondaire. Exaspéré, l'homme porte plainte pour "trouble anormal du voisinage".
L'affaire fait immédiatement grand bruit. Il faut dire qu'il y a un précédent. En la personne de Maurice, coq chanteur sur l'île d'Oléron. Attaqués là aussi par un voisin, les propriétaires de Maurice avaient obtenu gain de cause en 2019.
Ici, une conciliation a eu lieu mais a tourné à l'échec, la seule solution envisagée étant la mort de Pitikok. L'avocat du plaignant avait alors évoqué la "véritable souffrance" de son client, qui demandait l'élimination du gallinacée, 6 000 euros de dommages et intérêts et 100 euros par jour de retard à compter de la date d'une éventuelle condamnation.
L'affaire ne devrait pas être jugée
La propriétaire de Pitikok comparaissait donc ce mardi devant le tribunal de Tarbes. Mais entre-temps, le plaignant a décidé de renoncer aux poursuites, poussé par la médiatisation de l'affaire et les commentaires haineux, voire les menaces de mort qui ont suivi.
La décision du tribunal de Tarbes a été mise en délibéré au 7 septembre, mais la défense ayant accepté la demande de désistement du plaignant, l'affaire ne devrait pas être jugée.
"C'est une affaire qui finit bien pour Pitikok qui pourra continuer à faire cocorico et à veiller sur ses petites poules", s'est réjouit maître Stéphane Jaffrain, l'avocat de la propriétaire du volatile. Qui avait regretté en avril dernier une nouvelle affaire de néo-ruraux qui ne supportent pas les bruits de la campagne.
Depuis janvier 2021, une loi protège les sons et odeurs caractérisant les espaces naturels. Sonnerie des cloches, chant du coq ou des cigales, coassement des grenouilles, mais aussi effluves de crottin de cheval ou d'étable sont alors entrés dans le code de l'environnement.