Rembrandt, Picasso, Warhol... L'artiste dissident russe, Andrei Molodkin, propriétaire d'un centre d'art expérimental dans les Hautes-Pyrénées, a annoncé qu'il détruirait plusieurs chefs-d'œuvre si le fondateur de Wikileaks venait à mourir en prison.
L'annonce a fait l'effet d'une bombe dans le milieu de l'art. Andrei Molodkin promet de détruire plusieurs œuvres d'art, les plus précieuses au monde, si Julian Assange mourait en prison.
Il est question d'œuvres originales de Picasso, de Rembrandt, d'Andy Warhol... Elles "vont être enfermées dans un coffre-fort contenant une substance corrosive", a déclaré l'artiste dissident russe.
Un coffre-fort installé en Occitanie
Andrei Molodkin est en train d'enfermer les œuvres d'art dans des caisses en contreplaqué, elles-mêmes placées dans un coffre-fort suisse de 29 tonnes, installé quelque part en Occitanie, non loin du centre d'art expérimental qu'il a créé à Maubourguet dans les Hautes-Pyrénées, selon une source proche de l'artiste.
À l'intérieur du coffre : une pompe reliant deux barils. L'un contenant de la poudre acide, l'autre un accélérateur pouvant provoquer une réaction chimique suffisamment forte pour transformer le contenu du coffre-fort en débris en l'espace de deux heures.
Un compte à rebours de 24h pourrait être lancé ce vendredi. Il ne sera réinitialisé que lorsqu’un proche de Julian Assange confirmera son bien-être, indique The Guardian.
"Je ne crois pas que j'aurai à le faire"
Au Guardian, Andrei Molodkin a déclaré : "je n'essaie pas de détruire l'art, et je ne crois pas que j'aurai à le faire". L'artiste qui promet de détruire plusieurs œuvres d'une valeur totale de plus de 45 millions de dollars, met la vie de Julian Assange dans la balance. Le fondateur de Wikileaks est emprisonné à Londres depuis avril 2019 et menacé d'extradition aux États-Unis où il encourt des dizaines d'années de prison pour avoir publié des centaines de milliers de documents confidentiels.
Ces 20 et 21 février 2024, deux magistrats de la Haute-Cour britannique doivent examiner un ultime recours du lanceur d'alerte.
Soutiens
Le projet, baptisé Dead Man's Switch, est soutenu par l'épouse de Julian Assange. Au New Yorker, elle a ainsi déclaré que c'était là "comme une mesure de protection… Une sorte de bouclier humain, mais sous forme d'art. Un bouclier artistique."
“The more they repress Assange, the less freedom of speech or freedom of expressions we have in the world”. And without these freedoms, “there’s no future for the artist” - Andrei Molodkin on the art piece Dead Man’s Switchhttps://t.co/L4CGJ4uRRX pic.twitter.com/BgaOfOOH84
— Stella Assange #FreeAssangeNOW (@Stella_Assange) February 13, 2024
De son côté, Giampaolo Abbondio, propriétaire d'une galerie d'art à Milan, a déclaré sur la chaine de télévision anglaise, Sky News, qu'il avait fourni une œuvre de Picasso car "il est plus pertinent pour le monde d'avoir un Assange qu'un Picasso supplémentaire."