C'est un procès particulier qui s'est tenu au tribunal correctionnel de Tarbes dans les Hautes-Pyrénées, ce mardi 11 juin 2024. Les juges ont examiné la responsabilité d'un médecin dans le suicide d'une jeune patiente hospitalisée à l'hôpital psychiatrique de Lannemezan. Pour la famille de la victime, le risque suicidaire a été mal évalué.

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C'est avec un portrait de Julie, que ses sœurs et son père se sont présentés au tribunal de Tarbes en Hautes-Pyrénées, ce mardi 11 juin 2024. En février 2017, la jeune femme - tout juste 18 ans - s'est suicidée alors qu'elle était hospitalisée dans une unité psychiatrique de l'hôpital de Lannemezan (Hautes-Pyrénées). La famille a bataillé pendant 7 ans pour obtenir un procès.

S'attaquer à un hôpital, c'est s'attaquer à un mur. Mais on ne lâchera rien, on ne lâchera rien du tout, on se battra jusqu'au bout. Julie, elle mérite la justice. Elle mérite qu'on parle d'elle. Vous croyez que c'est normal de mourir à 18 ans comme ça dans de telles circonstances ?

Liza Rasquin, sœur de de la victime

La jeune femme s'est étranglée avec son écharpe et la famille met en cause sa surveillance. À l'inverse, pour la défense, il était impossible d'anticiper la volonté funeste de cette patiente pour mettre fin à ses jours.

Cette pulsion suicidaire immédiate n'a jamais été appréhendée, mais parce qu'aucun des éléments médicaux du dossier, aucun des examens qui ont été pratiqués ne permettaient d'avoir le moindre doute sur le passage à l'acte immédiat.

Me Vincent Tortigue, avocat de la défense


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Une famille éprouvée

L'audience révèle la douleur d'une famille en quête de réponses, mais les débats tournent à l'explication très juridique sur la notion de faute et la causalité entre le suicide de la victime et sa prise en charge. Une famille très éprouvée aussi par le manque d'humanité de l'établissement.

"On leur a rendu les effets les plus importants de leur fille avec l'écharpe nouée avec le nœud qui a servi à sa strangulation, relate Me Joseph Mesa, avocat de la famille. Quand ils ont ouvert la poche, la première chose qu'ils ont vu c'est ça, sans aucune explication. Ça pour eux, ça été un moment très difficile."

Le jugement sera rendu le 27 août prochain.

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