Les violences physiques et verbales, propos racistes et homophobes, ont eu lieu en mai 2023 au camp naturiste du Cap d'Agde. Les trois prévenus, des agents de sécurité, âgés de 22, 24 et 60 ans, suspendus depuis par la ville et placés sous contrôle judiciaire, sont accusés de violences raciales aggravées en réunion.

En saison, 25 personnes assurent chaque jour la sécurité du camp naturiste du Cap d'Agde. Un site touristique international qui accueille 45.000 vacanciers. Autant dire que les altercations, affaires de vol ou de violence sont prises très au sérieux tout comme les interventions de la police.

Cette fois, les faits sont graves. Trois agents de sécurité du village sont dans le box des prévenus pour violences raciales aggravées car commises en réunion par personne chargée d'une mission de service public. Le trio étant des agents communaux.

" Négro" et "sale pédé"

Le 27 mai 2023, Marcos, un homme de 54 ans, a été retrouvé nu à la sortie du village. Souffrant d'une importante fracture à la cheville, il a bénéficié de 45 jours d'ITT. Le chef d'entreprise, homosexuel d’origine brésilienne, avait alors accusé des agents du service sécurité de l’avoir agressé alors qu’il allait aux toilettes, en l’insultant et le traitant de "négro" et de "sale pédé".

Selon eux, le quinquagénaire était entré illégalement dans le village naturiste par la plage de la baie des cochons et il tenait des propos menaçant. Ils l'ont donc reconduit à l'extérieur du site.

Mais la version de la victime est bien différente. D'abord, l'homme possédait un abonnement valide à son nom, pour l'accès au village. Et il dit avoir été insulté, discriminé et tabassé, d'où les jours d'ITT.

Trois agents accusés de violences

Un jeune agent de 22 ans, mis en cause dans trois autres affaires similaires est prévenu dans ce dossier.

Deux autres agents de sécurité, âgés de 24 et 60 ans, également placés sous contrôle judiciaire, seront aussi jugés pour les violences commises le 27 mai 2023 (45 jours d'ITT) avec les circonstances aggravantes d'avoir commis les faits en réunion et en raison de la race ou de l'ethnie de la victime. Leurs casiers judiciaires sont vierges.

Ils risquent jusqu'à dix ans d'emprisonnement.

Trois autres plaintes

L'homme âgé de 22 ans, agent municipal de la commune d'Agde, également agent de gardiennage et responsable de la barrière aux accès réglementés du village naturiste, est aussi poursuivi pour des violences graves par personne chargée d'une mission de service public, commises les 27 juin, 3 et 9 septembre 2023 sur trois autres victimes, ainsi que pour avoir proféré des menaces à l'encontre de l'une d’elles pour la dissuader de porter plainte.

Des violences qu'il a niées en garde à vue et devant les magistrats.

Un délit puni de cinq ans de prison.

Le prévenu n'a jamais été condamné pour ce genre de violences. Sa seule infraction, à ce jour, est une conduite en état d'ivresse en 2023.

Deux nouvelles victimes se seraient fait connaître en décembre et elles auraient déposé plainte également pour des violences. L'une se serait même vue prescrire 60 jours d'ITT après avoir été rouée de coups.

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