Après les avocats des parties civiles et l'avocat général qui a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre Rémi Chesne et 10 ans contre Audrey Louvet, les avocats des 2 co-accusés entrent en piste. D'abord ceux d'Audrey Louvet puis ceux de Rémi Chesne.
Les plaidoiries des avocats de la défense ont débuté à 15h. Au total, ils sont 4. Me Fournier et Me Christol pour Audrey Louvet et Me Abratkiewicz et Me Berton pour Rémi Chesne.
Me Fournier
Me Eva Fournier commence. Elle s'est placée à la barre. Elle débute sa plaidoirie en contredisant l'avocat général : pour elle, Patrick Isoird aurait pu trouver la mort sans l'intervention de sa cliente Audrey Louvet.
Dans cette affaire, Audrey Louvet est un instrument, une chose. Si cela n'avait pas été elle, ça aurait été une autre femme.
Elle poursuit : "elle était sous emprise, sans conscience de participer à un assassinat". "Rémi Chesne a commis un crime d'amour-propre qui le ronge de l'intérieur depuis des années". (...) "Ma cliente n'a pas appuyé sur la détente".
Puis finalement, elle déclare trouver juste la peine de 10 ans requise à l'encontre de sa cliente. "Cette peine est juste au regard de ce qui s'est passé depuis le début du procès".
Me Christol
Me Gérard Christol enchaine. Après 56 ans d'exercice (cette affaire sera probablement sa dernière, indique-t-il), la bâtonnier affirme que ce crime épouvantable est "hélas bien banal". Il lance ses attaques contre Chesne. "Un manipulateur, sans humanité... un obsédé. Il ne bronche pas, il est en béton armé". Et d'ajouter, "les innocents hurlent... ce n'est pas moi ! Pas lui".
L'avocat demande l'acquittement pour sa cliente Aurdey Louvet.
Me Abratkiewicz
Après une courte suspension de 15 minutes, on passe aux plaidoiries de la défense de Rémi Chesne. La parole est à Me Luc Abratkiewicz.
L'avocat pointe les accusations "sélectives", toutes orientées vers son client.
On épargne l'un des 2 co-accusés pour mieux condamner l'autre. Rémi Chesne n'est pas un monstre, c'est un homme.
Pour lui, la perpétuité signifie que l'accusé est dangereux, nuisible pour la société, et Rémi Chesne n'a pas été diagnostiqué comme asocial ou dangereux. "Ce n'est pas un grand délinquant. C'est un coiffeur, un petit bonhomme simple. Il n'a acune pathologie mentale ou psychique, il a juste une tendance maniaque. Cela n'en fait pas un coupable". L'éliminer de la société n'est pas une solution.
L'avocat demande l'acquittement de Rémi Chesne.
Enfin, Me Franck Berton conclut.
La cour et le jury se retireront ensuite pour délibérer et décider d'un verdict.