Au 9e jour du procès de Rémi Chesne et Audrey Louvet, aux Assises de l'Hérault, place aux plaidoiries des avocats et au réquisitoire, avant le verdict. Les co-accusés sont-ils coupables ou non d'assassinat ? Si oui, au même degré ? Qui a tué Patrick Isoird en 2014 ? Encore beaucoup de questions...
Au terme de 8 jours de débat, ce jeudi, 9e jour du procès de Rémi Chesne et Audrey Louvet, aux Assises de l'Hérault, les avocats des parties civiles plaident.
Beaucoup a été dit durant les auditions et les témoignages mais à l'approche du verdict, où est la vérité ? Qui a tué Patrick Isoird, un jour de juin 2014 dans une grotte de Sète ? Toujours beaucoup de questions et peu de réponses, des convictions probablement, mais pas d'aveux, pas d'explications...
Pour les avocats des parties civiles, un mot revient : POURQUOI ?
Pour Me Mathieu Montfort, avocat de la fille et de l'ex-compagne de la victime Patrick Isoird, ce procès a d'abord montré le courage dont ont fait preuve ses clientes. Des victimes, elles aussi, qui veulent et doivent savoir la vérité, la terrible et dramatique vérité, pour la mémoire de Patrick Isoird.
Seulement Audrey Louvet qui accuse Rémi Chesne du meurtre et avoue avoir été la complice du guet-apens pour attirer Patrick Isoird dans la grotte n'a rien dit de plus devant le tribunal que ses déclarations aux enquêteurs.
Idem pour Rémi Chesne... il clame son innocence et nie toute implication dans l'assassinat. Comme durant toute l'instruction.
Pour Me Jean-Marc Darrigade, avocat du frère et de la mère de la victime Patrick Isoird, une question se pose : "Pourquoi un gars aussi gentil et aussi bien a pu partir dans de telles conditions ? On doit le savoir !".
Pour trouver des réponses et le mobile de ce crime horrible et affreux, il faut remonter à 2009. Car le fantôme de Nadège Chesne, l'épouse de Rémi Chesne, retrouvée pendue à son domicile, hante ce procès.
Une femme qui le temps d'une soirée a trompé son mari Rémi Chesne avec Patrick Isoird, la victime. Une femme qui devait tout à son mari... pour les uns mais dont certains disent qu'elle voulait le quitter.
L'enquête sur la mort de Nadège Chesne en 2009 avait conclu à un suicide, sans exclure "l'intervention d'un tiers". Une autre enquête ouverte en 2017 n'a pas avancé depuis.
La vengeance, est-ce le mobile ? Ou plutôt s'agit-il d'un crime d'amour-propre comme l'a expliqué un expert ?
Le pénaliste pose une hypothèse : "mort dans des conditions atroces", Patrick Isoird, a été ligoté par son "bourreau" pour "avoir le temps de lui parler, lire sur son visage la grimace de la peur et savourer". La victime a ensuite reçu 2 balles de fusil de chasse, dont une dans la tête. Puis sa dépouille a été incendiée dans la grotte à l'aide d'essence. Une combustion qu'il a fallu "alimenter" pendant "plusieurs heures", selon le légiste.
L'audience a été suspendue à la mi-journée et a repris avec le réquisitoire de l'avocat général. Ce dernier demande finalement la réclusion criminelle à perpétuité pour Rémi Chesne et 10 ans contre Audrey Louvet qui, pour lui, n'est pas coupable d'assassinat ni de complicité d'assassinat, mais a bien participé à la séquestration.