"À l'époque, il y avait une activité énorme" : florissant il y a 60 ans, ce village revit grâce à sa nouvelle épicerie

Pour lutter contre la désertification croissante des villages, en 2023, le gouvernement a lancé un plan de reconquête commerciale. Des aides à l’investissement pour la création de commerce sont attribuées aux communes dépourvues de magasins. Exemple à l'ouest de Lodève, où le village de Ceilhes-et-Rocozels revit grâce au retour de son épicerie.

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Pendant quatre mois, les habitants de cette commune située en zone montagneuse loin des villes, dans le Haut-Languedoc, ont été privés de commerce. Les quelque 300 Ceizelois et Ceizeloises doivent le retour d'une épicerie à la municipalité et aux aides de l'État, via un plan de reconquête commerciale, lancé l'an dernier. Des aides à l’investissement pour la création de commerce sont attribuées aux communes rurales où les magasins ont disparu.

La réouverture de l'épicerie est devenue l’attraction du moment à Ceilhes-et-Rocozels.

"Le premier commerce, en dehors de l’épicerie, c’est 25 km d'ici, une demi-heure de route", affirme une dame rencontrée sur place par notre équipe de France 3 Occitanie.

On est heureux de retrouver notre épicerie, moi cela m'a manqué et en plus, je n'ai pas le permis !

Une cliente de la nouvelle épicerie

Un jeune couple aux manettes

Pour acheter les murs et le fonds de commerce de l’épicerie, le village a bénéficié du dernier dispositif national destiné à soutenir le commerce rural. Un changement de vie pour le jeune couple qui a signé un contrat de location gérance :   

"Nous, on travaillait pour les affaires étrangères au Vietnam. Ce sont mes parents, qui habitent dans le village depuis quatre ans, qui nous ont informés de ce projet d’épicerie. On est des amoureux du Haut-Languedoc et ça fait longtemps qu’on avait le projet de s’installer ici. Donc on s’est rapproché de la mairie et ça s’est concrétisé comme ça", explique Lou Durel, le nouveau gérant.

Des denrées et de la convivialité

L'épicerie veut devenir une vitrine pour les producteurs locaux. On y trouve déjà des produits de première nécessité, à des prix bloqués. Pour l’instant, le commerce compte 500 références. Outre leurs emplettes, les clients peuvent aussi papoter un peu plus longtemps sur place, car l’épicerie fait également office de salon de thé. 

"Cela permet de retrouver les amis, c'est un lieu où tout le monde s’informe des évènements heureux et malheureux du village", affirme une cliente attablée.

Structure de l’économie sociale et solidaire, les bénéfices de l’épicerie sont réinvestis dans de nouveaux projets d’utilité sociale. Un modèle qui correspond aux valeurs du jeune couple de gérants :  

L'idée, c’est de faire vraiment un tiers lieu pour le village, proposer le service épicerie et aussi sur le long terme, un service plus moderne où on pourra passer des commandes, avec un site de livraison et de e-commerce.

Isabelle Coja, gérante de l'épicerie

Un village au passé florissant

À Ceilhes-et-Rocozels, les commerces ont commencé à disparaître du paysage dans les années 60. Désaffecté, laissé à l’abandon, il ne reste aujourd’hui que les souvenirs d’une époque prospère. "À l’époque, il y avait quatre bars-restaurants, deux boucheries, deux boulangeries. Il y avait aussi un chausseur, un charron... Il y avait une activité énorme parce qu’on était éloigné donc les gens ils se débrouillaient comme cela", explique le maire du village.

Revoir cette effervescence d’antan, c’est l’objectif de Fabien Soulage, élu en 2020, qui veut monter encore un projet de fab lab, un atelier relais mutualisé pour permettre l’installation de nouveau artisan et un éco-quartier. 

Actuellement, 62% des communes rurales sont privées de commerce. Plus de 300 commerces ont ouvert leurs portes dans l'hexagone depuis le lancement du programme gouvernemental de reconquête du monde rural, l'an dernier.

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