Les gérants du commerce multi-services de Ceilhes-et-Rocozels, village du nord de l'Hérault, souhaitent devenir "point relais pour les colis". Une demande qui s'est soldée jusqu'à présent par de nombreux échecs. Face à ces refus, ils ont lancé une pétition.
Dans le petit village de Ceilhes-et-Rocozels, niché aux bords de la forêt des Monts d'Orb, difficile de passer à côté du commerce multi-services. Épicerie, gaz, tabac, timbre, dépôt de pain : ses activités sont nombreuses. Mais pour le couple de gérants, qui a repris cette activité il y a trois ans, un service indispensable manque à cette liste : le point relais pour les colis.
30 minutes de route pour récupérer un colis
Alors ils se sont lancés, il y a plusieurs mois, dans les démarches pour tenter d'obtenir ce nouveau service. En vain. "Je pense qu’étant donné le secteur géographique, notre implantation dans une zone rurale, les transporteurs n’ont pas envie de se déplacer", explique Arnaud Lascaux, co-gérant du commerce multi-services .
Pourtant, l'acheminement des colis est une réelle problématique dans cette commune isolée. Certes, les habitants disposent des moyens de livraisons traditionnels comme par exemple "Chronopost", mais pour récupérer un colis dans un point relais, ça devient plus compliqué. Ils doivent en effet se rendre au Bousquet-d'Orb, commune la plus proche disposant de ce service, à 30 minutes de route.
Ici, c’est relativement compliqué pour les personnes qui n’ont pas de véhicule. Ce point relais, ce serait génial pour toute la commune. On est vraiment perdus au milieu de nulle part, on a l’impression qu’on nous laisse tomber. En nous le refusant, on se sent encore plus isolés.
Incompréhension des habitants
Pour les 320 habitants que compte ce village l'hiver, et les 1 500 l'été, c'est l'incompréhension. "Nous avons sur le village beaucoup de personnes âgées qui doivent se déplacer à plus de 25 kilomètres pour récupérer un colis", ajoute Norbert, un autre habitant de cette commune.
Dans une ère où les achats internet se développent, pourquoi ce refus ?
On est un petit village, ça n’est pas attrayant pour de nombreux prestataires. Ce serait utile pour les habitants, car on fait énormément appel aux achats internet, mais avec une fidélité de distribution qui est aléatoire. Il y a un besoin de point fixe.
D'autant plus que selon les gérants de ce commerce mutli-services, le point pourrait également bénéficier aux villages alentours, eux aussi en peine d'obtenir un relais colis.
En janvier dernier, les gérants du commerce multi-services de la commune ont lancé une pétition pour tenter de se faire entendre. 110 signatures ont déjà été récoltées. "Je suis très ravie que les gens du village et ceux qui ne font pas partie du village s’investissent dans ce projet", conclut Maryline Lascaux, co-gérante du commerce.