Le procès des deux accusés s'est ouvert, ce vendredi 17 février, aux Assises de l'Hérault. Ils comparaissent pour l'assassinat d'un jeune homme de Servian en 2016, dont le corps a été retrouvé trois ans plus tard dans un puits sur la commune de Bélarga. Le cadavre était criblé de balles.
Cette horrible affaire débute un soir de janvier 2016. Husnédine El Bourimi, 25 ans, résidant à Servian, près de Béziers, quitte son domicile, suite à un coup de téléphone. Sa famille ne le reverra jamais.
Cinq jours après son départ, les parents d'Husnédine alertent les autorités sur sa disparition inquiétante. Le jeune homme est connu pour des faits de délinquance.
Rapidement, sa voiture est découverte incendiée non loin des éoliennes d'Aumelas. Les gendarmes enquêtent, interrogent. Notamment, Brice, un homme de 35 ans, avec qui le disparu a échangé de nombreux appels dans le cadre d'un trafic de drogue.
Les gendarmes de Servian, puis ceux de la section de recherche de l'Hérault, n'ont jamais interrompu l'enquête, ni leurs investigations.
Le corps retrouvé en 2019 au fond d'un puits
Trois ans plus tard, en juin 2019, grâce à un témoignage, Brice est interpellé. Le déménageur, également revendeur de drogue, apparemment violent selon l'enquête des gendarmes, passe aux aveux en garde à vue.
Il reconnait avoir rencontré Husnédine El Bourimi le jour de sa disparition et que la discussion a dérapé. La victime lui reprochant de ne pas revendre assez de cocaïne. Un échange de coups de feu a eu lieu. Brice a, selon lui, riposté à un premier tir d'Husnédine.
Grâce à sa déposition, les ossements de la victime sont retrouvés au fond d'un puits dans une maison abandonnée et isolée de Bélarga.
Un autre déménageur, Mathias, ami de Brice, est également arrêté.
L'un avoue, l'autre nie avoir participé à l'assassinat
Alors que Brice reconnait avoir tiré sur la victime, mais en légitime défense, son comparse qui s'évadera de la brigade de Villeneuve-lès-Maguelone où il était entendu avant d'être rapidement repris, se défend être complice du crime. Il reconnait avoir aidé son ami à mettre le feu à la voiture de la victime.
Problèmes dans les déclarations des deux hommes, l'autopsie et les experts ont révélé que la victime avait été atteinte par des balles de calibres différents. Ce qui implique au moins deux armes. Donc deux tireurs possibles. Par ailleurs, Husnédine El Bourimi pesait près de 100 kilos. Le transport de son cadavre jusqu'au puits par un seul homme semble difficile.
En 2019, Yvon Calvet, le procureur de la République de Béziers de l'époque, avait mis en examen Brice du chef "d'assassinat et de destruction par moyens dangereux du bien d'autrui".
Mathias était inculpé "destruction par moyen dangereux du bien d'autrui et modification de scène de crime". Ils avaient été placés en détention provisoire.
Aujourd'hui, Mathias comparait libre. Les deux hommes devront donc s'expliquer sur leurs actes et leur implication respective dans ce crime.
Le verdict de la cour d'assises de l'Hérault est attendu mardi 21 février.