Après les propos à caractère raciste visant la députée LREM Laetitia Avia mis en ligne par Michel Bousquet, cet ex-élu de la liste du maire Robert Ménard à Béziers sera jugé le 16 juillet. Il dit vouloir s'excuser auprès de la victime.
Les propos à caractère raciste tenus en ligne par le Biterrois Michel Bousquet à l'encontre de Laetitia Avia lui avaient déjà valu une plainte de la députée LREM visée et de SOS Racisme. L'élu de la majorité municipale avait été l'objet d'une enquête pénale pour les mêmes faits. On apprend aujourd'hui qu'il sera jugé à Béziers le 16 juillet 2020 à 13h30.
La couleur de peau de la députée stigmatisée
Le procureur de la République de Béziers Raphaël Balland a ordonné sa convocation devant le tribunal correctionnel pour "'injures publiques envers une personne à raison de son origine ou de son appartenance ou de sa non-appartenance à une ethnie ou une race".
Des faits réprimés par l'article 33 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.
Sur sa page Facebook publique, Michel Bousquet, qui est aussi le président de l'Union Taurine Biterroise, s'en est pris en effet, le 14 mai dernier, à la couleur de peau de Laetitia Avia.
Aveux, regrets et excuses
Entendu au commissariat de police de Béziers, Michel Bousquet, 68 ans, a reconnu être l'auteur de ces propos. Pour sa défense, il explique que le jour des faits, il était hospitalisé et sous l'emprise de médicaments. Il évoque "une grosse erreur qui ne reflète pas sa personnalité" et affirme ne pas être raciste. Il dit vouloir présenter ses excuses à Laetitia Avia.
Message injurieux
Dans un précédent communiqué, le procureur Balland avait précisé la raison des poursuites :
Le fait de comparer la couleur de la peau d'une personne avec des excréments, en utilisant au surplus un langage vulgaire, est susceptible de caractériser un tel délit.
En toile de fond : la polémique sur la loi contre la haine en ligne
La députée LREM Laetitia Avia est à l'origine de la loi controversée de lutte contre la haine sur internet, adoptée il y a quelques jours par le Parlement. Un texte destiné justement à lutter contre ce genre de publication.
Elle est elle-même visée par une plainte pour harcèlement moral déposée par d'anciens collaborateurs, qui l'accusent de commentaires teintés de sexisme et de racisme, ce dont elle se défend.
Démission
A peine élu sur la liste de Robert Ménard aux dernières élections municipales de Béziers, Michel Bousquet a démissionné le 20 mai dernier à la demande du maire à la suite de cette affaire. Et ce, avant même la tenue, le lundi 25 mai, du conseil municipal d'installation de la nouvelle équipe, reconduite dès le premier tour à la tête de la ville.
Un an de prison encouru
Il encourt au maximum un an d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.