Samedi 17 août, un groupe de manifestants a marché dans les rues de Béziers en fête pour se faire entendre. Leur revendication est simple : interdire définitivement la corrida en France et à Béziers.
"C'est complètement choquant et démodé" s'emporte un manifestant, banderole anticorrida dans les mains. Comme lui, ils sont une centaine à avoir défilé dans les rues de Béziers de 15 à 20 heures, samedi 17 août, alors que la Féria de la ville bat son plein. Plusieurs corridas ont eu lieu dans les arènes de la ville lors des quatre jours de fête.
Déambulations et échanges tendus
La manifestation a réuni des sympathisants d'une vingtaine d'associations, toutes répondant à l'appel de l'association organisatrice : le Colbac (Comité de Liaison Biterrois pour l’Abolition de la Corrida). Après avoir déambulé dans les rues de Béziers plusieurs heures, les manifestants ont fini leurs parcours à l'arène de corrida.
Devant l'hôtel de ville, des échanges musclés ont eu lieu. Les "vive la corrida" scandés par certains fêtards répondaient aux chants des anticorrida. Des noms d'oiseaux ont été échangés, mais la police était présente pour assurer la sécurité. La manifestation était autorisée et son parcours prévu, a indiqué la mairie.
Manifestants de différents horizons
Parmi les manifestants, des politiques étaient présents. Et, une fois n'est pas coutume, des députées de bords diamétralement opposés étaient réunies pour la même cause. Béatrice Roullaud, députée Rassemblement national de Seine-et-Marne a fait le trajet jusqu'à Béziers. "Je suis depuis toujours opposée à la maltraitance animale et donc à la corrida" clame-t-elle, avant d'enchaîner : "Je sais que beaucoup de gens de mon parti ne pensent pas comme moi, mais Marine Le Pen a insufflé dans le parti une liberté totale de parole sur ce sujet."
À l'opposé de l'échiquier, Sandra Regol, député EELV du Bas-Rhin, également présente dans le cortège. "J'aimerais qu'on fasse la fête sans maltraiter les animaux, et cela me semble tout à fait possible. D'ailleurs, il est faux de croire que la corrida est une tradition du Sud-Ouest" défend-elle.
Toutes deux se rejoignent sur un autre point : l'idée d'une proposition de loi prévoyant d'interdire toutes subventions publiques à des spectacles ou fêtes au sein desquels une corrida est organisée, et interdire la corrida aux enfants.
À noter, enfin, que Marine Tondelier, figure des Verts au sein du Nouveau Front populaire, a signé plus tôt dans la semaine le manifeste du Colbac.
Corrida interdite, mais pas partout
Pour rappel, la corrida est déjà interdite par la loi en France, à une exception près : les communes ou territoires présentant une "réelle tradition locale et ininterrompue" bénéficient d'une dérogation les autorisant à en organiser lors de fêtes. C'est le cas à Béziers. Le Colbac aimerait revenir sur cette exception.