Double meurtre à Roujan : l'homme en garde à vue aurait tué sa concubine et la voisine à coups de couteau

Le drame s'est produit à Roujan, au nord de Béziers, dans l'Hérault, vendredi 14 janvier, en fin d'après-midi. Deux femmes ont été tuées à l'arme blanche dans une maison du centre de la commune. Le concubin de l'une d'elles a été interpellé par les gendarmes après s'être réfugié dans le commerce de son père. Il est en garde à vue pour meurtres.

L'émotion est grande depuis vendredi soir à Roujan, village du Biterrois, situé au nord de Pézenas, dans l'Hérault.
L'annonce de ce qui semble être un féminicide suivi d'un meurtre a choqué les habitants d'autant qu'une des victimes et sa famille sont des commerçants très connus à Roujan, tout comme la famille du suspect.

Ce double meurtre s'est produit en plein centre du village, non loin de la mairie. Les 2 jeunes femmes étaient âgées de 21 et 25 ans.

VOIR notre reportage à Roujan.

Un féminicide et un meurtre

Selon les premiers éléments de l'enquête, l'auteur des deux homicides, un homme de 22 ans, est le concubin d'une des deux victimes, une élève infirmière en 2e année, avec qui il venait d'emménager, il y a 10 mois.

"Le mis en cause, le concubin d'une des deux victimes, a été interpellé par la gendarmerie dans le restaurant familial en face de l'appartement où se sont a priori déroulés les faits".

Raphaël Balland, procureur de la République de Béziers.

La seconde victime, une femme de 25 ans, "pourrait être une voisine de palier de la jeune femme visée", a indiqué le procureur. Elle était domiciliée à l'étage supérieur, ambulancière de profession, elle s'était récemment engagée comme pompier volontaire.

Le premier examen des corps révèle que les deux victimes présentaient de nombreuses plaies, probablement causées par une ou plusieurs armes blanches. Les autopsies seront pratiquées lundi 17 janvier à la suite d'autres examens médicaux légaux préalables.

Le suspect en garde à vue

L'auteur présumé des deux meurtres, un jeune homme de 22 ans, s'est réfugié juste après le drame chez son père, un commerçant de Roujan qui tient un snack juste en face de la maison où le drame s'est déroulé. Ce dernier dit avoir prévenu les secours et gardé son fils auprès de lui jusqu'à l'arrivée des gendarmes.

Le jeune homme a dit à ses proches "avoir fait une connerie", a expliqué le procureur, en soulignant que "la nature de l'arme reste à déterminer, même s'il s'agit sans doute d'un couteau".

Des déclarations confirmées par le père du suspect à nos confrères de Midi Libre : "Mon fils n'était pas bien depuis quelques jours. Il a un dédoublement de la personnalité. Nous sommes atterrés par ce qui vient de se passer. Pour ces petites et leur famille. Il les a tuées, c'est affreux".

Placé en garde à vue vers 19h, dans ses premières déclarations, en présence de son avocat, le mis en cause affirme qu'il présente des problèmes psychologiques pour lesquels il aurait débuté un suivi ; qu’il se sentait très mal depuis plusieurs jours. Il affirme avoir fumé plusieurs joint de cannabis dans l'après-midi avec sa concubine et s'être ensuite senti particulièrement mal. Il commençait à avoir très peur, ayant l'impression qu'on voulait le tuer.

Il aurait alors voulu se rendre chez un psychologue mais sa concubine l'en aurait empêché.

Une bagarre "dans un état délirant, paniqué"

Le couple se serait alors battu et l'homme aurait porté plusieurs coups de couteau à sa concubine, notamment au niveau du cou. Il estime qu'il était alors dans un état délirant, paniqué. Toujours selon les déclarations du mis en cause, la voisine de l'étage supérieur serait ensuite arrivée devant leur appartement, alors qu'elle s'apprêtait à descendre dans la rue pour promener son chien. Elle aurait alors proposé son aide en sa qualité d'ambulancière, mais une fois entrée dans l'appartement, ils se seraient également battus et il aurait de nouveau porté plusieurs coups de couteau à cette seconde victime.

Réalisant son geste, le suspect a ensuite décidé de se rendre dans le restaurant familial en face de chez lui. Il affirme n’avoir commencé à fumer du cannabis que depuis juillet 2021, ce que confirme son père également entendu par les gendarmes.
Celui-ci explique que le comportement de fils a changé depuis cette époque. Il décrit son fils comme une personne plutôt renfermée sur elle-même depuis plusieurs années, qui passait énormément de temps devant son ordinateur, notamment pour jouer à des jeux vidéo violents, et qui était passionné de films d'horreur. Depuis qu'il consommait du cannabis, son fils aurait affirmé à sa famille qu'il avait parfois l'impression de sortir de son corps.

Vendredi, le soir des faits, voyant son fils arriver au restaurant ensanglanté et le regard vide, le père s'est alors rendu dans l'appartement du couple avec d'autres membres de la famille.
Découvrant le sol maculé de sang puis les deux victimes, ils décidaient d'appeler les pompiers et les gendarmes.

Des protagonistes inconnus de la justice

Ni le meurtrier présumé ni sa compagne n'étaient connus des services de police ou de gendarmerie, "que ce soit comme auteur ou comme victime", a insisté le procureur de Béziers.

La famille de la jeune femme a confirmé aux enquêteurs ne jamais avoir eu connaissance ni de coup ni de menace contre elle.

L'enquête est confiée à la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie de Pézenas, appuyée par des militaires de la section de recherche de Montpellier.

Selon le dernier bilan du ministère de l'Intérieur, 102 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint en 2020. Elles étaient 146 en 2019.
S'il est confirmé, ce féminicide serait le 5e depuis le 1er janvier en France.

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