Près de Béziers dans l'Hérault, le pont de Tabarka présentent des faiblesses. En cause? Travaux et déviations qui entraînent une surutilisation du pont par toutes sortes de véhicules. Les deux mairies ont pris des dispositions pour y réduire la circulation.
Désormais, l'accès au pont de Tabarka entre Lignan-sur-Orb et Maraussan au nord de Béziers est réduit aux véhicules de moins de 3,5 tonnes et ce, depuis vendredi 23 février 2024. En cause : un affaiblissement de l'édifice notifié par la sous-préfecture.
10 000 voitures par jour
En premier lieu, les travaux sur la route principale qui dessert Lignan-sur-Orb et Maraussan ont dévié le flot de voitures jusque sur le pont. Aussi, depuis quelques mois, environ 10 000 voitures se succèdent tous les jours sur ce même pont.
Mais selon le maire de Maraussan, cet affaiblissement du pont est une des conséquences des manifestations des agriculteurs.
Tout le trafic a été déplacé sur le réseau secondaire le jour des manifestations des viticulteurs qui bloquaient les grands axes. Partout en France, le trafic des poids lourds s'est retrouvé déporté sur les petites routes.
Serge Pesce - Maire (PS) de Maraussan
Alertés la semaine dernière, des agents du département ont repéré visuellement plusieurs fissures et anomalies.
"Ils nous ont certifié que le pont n'allait pas tomber demain, c'est pour ça qu'il est toujours ouvert mais, maintenant, il faut engager des études et voir vraiment ce qu'on va faire pour ce pont", explique Catherine Montaron Sanmarti, la maire de Lignan-sur-Orb.
Face à ces remarques, les maires des deux villages, tous propriétaires du pont et responsables de la sécurité de ceux qui le traversent, ont donc pris différentes mesures.
Restriction de la circulation
Un arrêté municipal conjoint a donc été signé entre les deux communes et des mesures provisoires ont été demandées par l'État.
Alors que le pont était autorisé uniquement à la circulation des véhicules de moins de 7,5 tonnes, désormais, les véhicules pouvant y circuler doivent peser moins de 3,5 tonnes.
On voyait 10, 20, 50 semi-remorques, qui pouvaient faire 50 tonnes rouler sur le pont alors il a fallu prendre des dispositions pour que ça ne se reproduise pas.
Serge Pesce - maire de Maraussan
Pour ce faire, les deux municipalités ont mis en place un dispositif physique réduisant l'accès aux véhicules trop larges "car les panneaux, c'est une chose mais le respect des panneaux c'en est une autre".
35 000 ponts en mauvais état
En France, selon une commission d'enquête sénatoriale de 2022, la santé des ponts routiers est préoccupante. Sur les 250 000 ponts que compte le territoire, environ 35 000 seraient en mauvais état structurel.
En cause : un sous-investissement chronique depuis une dizaine d'années. Selon les sénateurs, 120 millions d'euros seraient nécessaires chaque année, pour garder ces ponts en bon état.
À Tabarka, la facture pourrait avoisiner le million d'euros.