Le couple que Robert Ménard refusait de marier ce vendredi 7 juillet à la mairie de Béziers (Hérault), en raison de l'obligation de quitter le territoire qui pèse sur le fiancé algérien, a porté plainte contre l'élu. Le maire divers droite est en effet dans l'illégalité, alors que le parquet a confirmé à ce stade qu'il ne s'agissait pas d'un mariage blanc.
Ils ont attendu près d'une heure, dans le hall de la mairie de Béziers (Hérault), qu'une personne veuille bien les marier. Ce vendredi 7 juillet à 11 heures aurait dû être célébré le mariage entre un Algérien et une Française.
Problème, selon Robert Ménard, le maire de la ville, le jeune homme de 23 ans est sous le coup d'une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) et est connu des services de police pour vol, recel et agression. "Je sais que j'ai fait une erreur, mais je ne suis pas un délinquant", oppose aux propos du maire le jeune homme, au micro du journaliste de France 3 Occitanie Sébastien Banus. "Tant que ma femme est avec moi, je me fous de Ménard. S'il faut me marier ailleurs, je le ferai, quitte à aller en Algérie et revenir après en France après avec les papiers."
Face au refus persistant du maire, un temps proche de l'extrême droite, et de ses adjoints, les deux fiancés sont allés porter plainte au commissariat contre l'édile. Ce dernier ne peut en effet légalement pas s'opposer à cette union du moment que le parquet de Béziers, sur la base d'une enquête diligentée par les services de la mairie, a établi le consentement des deux promis, rappelant à Robert Ménard que le mariage est un droit fondamental. Le parquet a toutefois indiqué avoir saisi, le 26 juin dernier, la direction interdépartementale de la police aux frontières (DIDPAF) afin de s'assurer pleinement de la légalité de ce mariage.
Nous sommes très amoureux l'un de l'autre, ce n'est pas un mariage blanc du tout.
Le jeune Algérien sous OQTF (Obligation de quitter le territoire français).
Le couple a vivement dénoncé l'attitude de l'élu à leur égard, se sentant pris en otage. Cette affaire a en effet pris une tournure médiatique importante depuis que le maire divers-droite l'a portée à la connaissance du public en donnant une interview au Figaro, mercredi 5 juillet. En témoigne la présence de journalistes de CNews, M6 ou encore BFM-TV sur place ce matin. Le fiancé affirme que l'OQTF serait en réalité liée à un oubli administratif de sa part. "J'ai grandi en France, ça fait sept ans que je suis ici, j'ai un diplôme français", clame-t-il pour sa défense.
Je ne vais pas marier quelqu'un dont la loi me dit qu'il n'est pas le bienvenu en France et qu'il devrait être expulsé ! La police n'avait qu'à venir le prendre.
Robert Ménard, maire de Béziers (Hérault).
La Cimade (une association de solidarité et de soutien politique aux migrants, aux réfugiés et aux déplacés), dénonce de son côté une opération de communication de la part du maire de droite.