Dans la nuit de samedi à dimanche 4 avril, cinq femmes ont été interpellées par la DGSI dans le quartier de La Devèze à Béziers. Quatre sont encore en garde à vue ce mardi. La principale suspecte, 18 ans, est soupçonnée d'avoir voulu commettre un attentat dans la région de Montpellier.
Dans le quartier de La Devèze à Béziers, cinq femmes ont été interpellées par la DGSI dans la nuit du samedi 3 au dimanche 4 avril et placées en garde à vue. Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet national antiterroriste pour "association de malfaiteurs terroriste" et pour "détention et fabrication d'explosifs en relation avec une entreprise terroriste".
Les gardes à vue ont été prolongées de 48h pour quatre des suspectes. Elles ont été transférées dans les locaux de la DGSI à Levallois-Perret en région parisienne pour y être auditionnées. Parmi les personnes interpellées, l'une d'entre elles était particulièrement visée. Âgée de 18 ans, son état d'esprit lors de l'arrestation a montré sa "détermination" à passer à l'acte, a indiqué une source proche de l'enquête.
Merci à la DGSI et ses agents qui chaque jour protègent les Français.https://t.co/YihzI0emPR
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) April 4, 2021
Interrogé dimanche sur LCI, le maire de Béziers Robert Ménard a expliqué que la jeune femme était connue des services sociaux. "C'est quelqu'un qui n'hésitait pas à dire, d'après ce qu'on m'a dit, qu'elle regardait des vidéos de Daech", a-t-il ajouté.
Dans une interview donnée à France 3 Occitanie, l'édile qui a lui-même vécu dans l'immeuble des interpellées, rue Jean Franco, faisait part de son inquiétude.
La menace islamiste n'est pas loin, elle est même ici. C'est la preuve qu'il y a ici à Béziers, comme ailleurs en France, des foyers terroristes.
Les quatre autres femmes, la mère et les trois soeurs, ont été arrêtées car présentes au domicile lors de l'opération. Au moins l'une des trois jeunes femmes est mineure. Elle a été entendue localement. Sa garde à vue a été levée lundi soir sans poursuite à ce stade, a indiqué une source judiciaire.
Un attentat déjoué ?
Toujours selon l'AFP, les enquêteurs ont trouvé "de très nombreux éléments matériels" au domicile des suspectes, dont notamment un sabre. Des produits chimiques courants (acétone, eau oxygénée) pouvant servir à fabriquer un explosif artisanal, le TATP, étaient dans l'appartement. Ainsi qu'un dispositif de mise à feu à partir d'un téléphone portable et de papier d'aluminium selon nos informations. Le Parisien ajoute que "plusieurs bouteilles scotchées entre elles et des billes" ont également été découvertes et auraient pu servir dans la préparation d'engins explosifs artisanaux.
Enfin dernier élément troublant, des photos de Samuel Paty, l'enseignant décapité en octobre dernier par un terroriste à la sortie de son lycée de Conflans-Sainte-Honorine, auraient été retrouvées au domicile familial.
Les enquêteurs ont aussi relevé des recherches sur des édifices religieux de la région héraultaise. Il semblerait que les églises de Montpellier aient été ciblées en ce week-end de Pâques, a précisé une source proche de l'enquête à l'AFP.
En déplacement dans le Nord dimanche et filmé par France Télévisions, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est toutefois montré prudent.
Je ne sais pas encore si c'est un attentat déjoué mais des menaces graves étaient concordantes.
Le ministre avait donné pour consigne aux préfets de rester vigilants en ce week-end pascal. "La menace terroriste dans notre pays est extrêmement forte, je l'ai toujours dit. La DGSI, par son travail de renseignement d'une grande efficacité, sait se prémunir d'attaques sur le territoire national", a-t-il ajouté.