Les chanteuses des "Brigandes" soupçonnées de servir de facade à une communauté sectaire à Salvetat-sur-Agout (Hérault) et auteurs de paroles violemment xénophobes, viennent d'enregistrer un hommage à Jean-Marie Le Pen, pour son 90ème anniversaire. Le fondateur du Front national a apprécié.
Elles apparaissent en tee shirt, style marinière et jupe bleu, blanc ou rouge, le visage masqué et un béret sur la tête. Les "Brigandes" délivrent leur dernière production sur le net. Un hommage à Jean-Marie Le Pen, à quelques jours de son 90ème anniversaire.
Le clip aurait été tourné, en sa présence, le 11 juin, soit lundi dernier, la veille de son hospitalisation en raison d'un "état de fatigue générale".
Le clip utilise des images d'archives qui font référence à des différents moments de la vie de la vie de Jean-Marie Le Pen (appelé Yann Maïwen Le Pen) que ce soit pendant la guerre d'Algérie, au début de sa carrière politique ou de sa vie privée. Une ode au fondateur du Front national qui vilipende l'attitude de Marine Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen, Louis Alliot ou Florian Philippot.
Quelques extraits:
"Dans le vent, la tempête, y'a pas rien qui l'arrête, même les détails de l'histoire"...
"On le traite de fachos, on lui tire dans le dos"...
"Les magouilles politiques, les combines et trafics, pour tout ça, il manquait de talent"...
"Après lui, mes aïeux, il n'y en aura pas deux"...
"Rien ne renversera ce monument gaulois à tête de breton"...
Jean-Marie Le Pen, que l'on voit sur le clip, tenant par l'épaule les chanteuses, hilare, apprécie: "elle est belle cette chanson". Il signe cette dédicace en remerciement: "Une affectueuse et admirative pensée pour les Brigandes."
"Foutez le camp", "Le grand remplacement", "France, notre terre" : auteur de titres pop-rock aux paroles violemment xénophobes, le groupe des Brigandes, installé dans un village de l'Hérault, au nord de Béziers, depuis trois ans, est soupçonné de servir de façade à une communauté sectaire.
Adeptes des paroles xénophobes
Les Brigandes relèvent avant tout "du phénomène sectaire", l'extrême droite étant "divisée à leur égard", abonde le politologue Jean-Yves Camus. Considérés comme des "dégénérés" par le directeur de la revue Rivarol, Jérôme Bourbon, les membres du groupe ont en revanche le soutien du site Synthèse nationale, proche de Carl Lang, et celui du groupuscule identitaire de la Ligue du Midi. Et donc maintenant, avec certitude, de Jean-Marie Le Pen.
Il ne nous appartient pas de prendre parti dans ce conflit
A la Saletat-sur-Agout, la présence du groupe est très diversement appréciée. A l'hôtel de ville, on explique que "le rôle de la mairie n'est pas celui d'un tribunal. Il ne nous appartient pas de prendre parti dans ce conflit. La polémique récurrente est essentiellement entretenue par un blogueur local, politiquement d'extrème gauche."
Plainte pour "menaces"
La mairie vise Thierry Canals qui a porté plainte pour "menaces" fin 2017. "ll y a une stratégie véritablement sectaire pour contrôler un village affaibli économiquement en divisant les gens et en noyautant les associations."
Le 26 mai, une fête de la fraternité devait se tenir à la Salvetat sur Agout. Elle a été annulée par la mairie pour des raisons administratives.
Du côté des Brigandes, on se réfugie derrière la position de la mairie. "Si quelque chose ne va pas, pourquoi la gendarmerie, les forces de l’ordre et Monsieur le maire n’ont-ils rien à signaler ?"
Pour le procureur de la République et la Préfecture de l'Hérault, "il n'y a pas de preuves tangibles à ce jour que les Brigandes relèvent bien d'un phénomène sectaire".