Il a fallu quatre policiers et trois tirs de pistolet à impulsions électriques pour venir à bout de l'individu. Très agité et armé d'un couteau, il menaçait de s'en prendre à des voyageurs dans la gare de Béziers puis il a déclaré vouloir tuer les policiers venus le maîtriser. Il écope de deux ans de prison.
Un homme âgé de 27 ans a été condamné ce mercredi, à 2 ans de prison avec maintien en détention, par le tribunal correctionnel de Béziers.
Le 22 août 2023, une patrouille de la police nationale l'avait arrêté dans la gare SNCF de Béziers car il menaçait des usagers avec un couteau.
Cet Algérien en situation irrégulière en France et sous le coup d'une OQTF, une obligation de quitter le territoire français, depuis août 2022, était jugé pour menaces de mort sur personne dépositaire de l'autorité publique (cinq ans d'emprisonnement encourus), port d'une arme de catégorie D sans motif légitime (un an d'emprisonnement encouru) et rébellion (deux ans d’emprisonnement encourus), ainsi que pour des outrages et une rébellion commis dans la même gare, quelques jours auparavant, le 18 août 2023, à l'encontre d'agents de la police ferroviaire.
Récidiviste, il a déjà été jugé à deux reprises pour des vols de vêtements de faible valeur dans des centres commerciaux et pour le port d'un couteau de poche. Le tribunal correctionnel de Béziers l’ayant condamné à 1.500€ d'amende le 19 octobre 2022, puis à trois mois d'emprisonnement avec sursis, le 4 avril 2023.
Une arrestation mouvementée après trois tirs de taser
L'interpellation a eu lieu le 22 août, vers 6h du matin. L'homme vêtu d'une djellaba, très agité et tenant des propos incohérents, selon des témoins, menaçait des usagers de la gare SNCFavec un couteau.
À l'arrivée de quatre policiers, l'homme s’est tourné vers eux, couteau à la main, en faisant de grands gestes, tout en criant à plusieurs reprises qu'il allait les tuer.
L'un des policiers a alors fait usage d'un pistolet à impulsions électriques, ce qui a provoqué sa fuite à l'intérieur du hall de la gare. Il a continué à tenir des propos incompréhensibles et véhéments, couteau à la main, tout en se référant à plusieurs reprises au prophète coranique Allah.
Le même policier a donc fait usage une seconde fois du pistolet à impulsions électriques, toujours sans effet, probablement en raison de l'ampleur de son vêtement. L'individu a traversé la voie ferrée jusqu'au quai central où les policiers l'ont poursuivi puis interpellé après qu'il a obéi aux injonctions de déposer son couteau à terre sous la menace de leurs armes de service.
"Il s'est rebellé au moment de son menottage, ce qui provoquait l'usage une troisième fois du pistolet à impulsions électriques, cette fois-ci avec succès" a indiqué le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland.
Des propos irrationnels
En garde à vue, ses déclarations restent incohérentes.
"Il a affirmé notamment qu'il a agi ainsi car il s'était senti surveillé dans la rue par 10 à 15 personnes alors qu'il se rendait à pied à la mosquée ce matin-là. Il s'est dit harcelé par le diable et «les racistes» depuis plusieurs mois. Il affirme n'avoir voulu blesser personne, s’en disant incapable car opposé à la violence. Il s’est excusé pour son comportement" indiquait le procureur en août dernier.
Les dépistages d'alcool ou de produits stupéfiants pratiqués sur l'individu se sont avérés négatifs. L'expert psychiatre qui l’a examiné le 23 août a constaté une personnalité paranoïaque, mais a conclu à l'absence d'abolition ou même d'altération du discernement.
Il a donc été placé en détention provisoire dans l'attente de son procès.