Coronavirus : Saint-André-de-Sangonis, un village de l'Hérault, un jour de confinement

Des rues désertes, quelques commerces ouverts et de rares passants qui prennent des nouvelles de leurs voisins à la fenêtre. A Saint-André-de-Sangonis, comme dans toutes les communes, le confinement pour cause de coronavirus s’installe et les services indispensables s’organisent.
 

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Un étrange silence dans les ruelles et sur la place de Saint-André-de-Sangonis. Le boulodrome est fermé. Les anciens ont déserté les bancs près de la mairie. Mais dans les jardins clos, la vie bruisse des rires d’enfants. Moins de 6000 habitants pour ce village héraultais près de Lodève où la consigne de confinement est globalement bien suivie. En sortant armées de notre attestation pour des courses de première nécessité, ma mère et moi ne croisons que l’infirmière qui fait sa tournée, et le camion des éboueurs. Tous portent un masque.
 


Du pain frais et des œufs


Personne dans la seule boulangerie du centre restée ouverte ce jeudi. Stella nous accueille avec sa bonne humeur, son pain chaud et …son masque. Peu de clients.

Hier beaucoup d’invendus…on verra bien demain dit la boulangère.  

Nous commandons plusieurs pains pour limiter les déplacements et donc les risques. On congèlera.
 

Le petit magasin d’alimentation de la place est ouvert et les rayons achalandés. L’épicier nourrit toujours ses clients même s’il ne porte pas de masque. Il n’en a pas. Il s’inquiète des notres.

Si vous avez des masques, c’est que vous êtes malades !

Non, c’est juste que je n’avais pas jeté ceux achetés lors de l’alerte au SRAS. C’était en 2003. Ils sont périmés mais c’est mieux que rien. Et on se tient à distance pour payer. On n’a pas trouvé de gants en latex pour renouveler les notres. Mais on prend la dernière boite d’œufs.

Juste à côté il y a la pharmacie. C’est là qu’il y a le plus de clients. Ils respectent les distances de sécurité mais il y a un peu d’attente. Alors on repassera un autre jour. Avec une nouvelle attestation.


Le village attentif à ses ainés


« Régis, comment ça va ? Tu t’ennuies pas trop ? » Au pied d’une maison sur la place du village, un passant fait la causette à l’ancien balayeur de Saint-André, une figure locale accoudée à sa fenêtre au premier étage. Régis qui garde toujours son grand sourire gentil et non, il ne se plaint pas. De loin chacun prend des nouvelles des autres.
 

Les résidents de L’EPHAD du village sont isolés depuis plus longtemps. Comme toutes les structures hébergeant des personnes vulnérables.

Des nouvelles de votre mari ? a gentiment demandé la boulangère à ma mère.

Confiné, comme tous les résidents. Mais oui, on a des nouvelles quotidiennes. Tout va bien. Hier, on a même pu le voir grâce au lien WhatsApp que les soignants viennent d’installer. Carole, de garde au cantou de l’EPHAD, a tenu le téléphone devant mon père qui nous a parlé et envoyé des bises. Il était content. Et nous, rassurées.


Les soignantes, toujours soucieuses du lien avec les familles, envoient de nombreuses photos des résidents. Ici ils jouent au ballon dans le jardin. Là ils écoutent attentivement le musicothérapeute. Lui non plus n’a pas quitté le navire. Masqué et mobilisé, comme tous les agents de l’EPHAD, pour apporter un maximum de réconfort aux quelques 60 résidents.
 
 

Le marché est maintenu


A Saint-André, le marché c’est le vendredi. Le lieu où tout le monde s’approvisionne en produits frais et papote. Cette fois ce sera sans bavardage. Ou de loin. Les marchands viennent de villages alentours, parfois du Larzac. Ils sont au rendez-vous. La police municipale fait des rondes pour vérifier les autorisations et le respect des distances de sécurité.
Le marché du samedi à Lodève aura bien lieu aussi. La municipalité aurait préféré l’annuler mais la préfecture l'a maintenu. Demain est un autre jour. 
 
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