Comment lutter contre l’inactivité ? Ce jeudi 6 février Balaruc-les-Bains dans l’Hérault accueillait la quatrième édition du "Forum Sport & Santé". Sportifs et professionnels de santé ont proposé des pistes pour amener la jeune génération à pratiquer une activité physique.
"Bouger pour vivre mieux" : un message simple pour endiguer une tendance très inquiétante dans le monde entier et notamment en France. Notre région, l'Occitanie, n’y échappe pas et les chiffres s’affolent : 87% des jeunes français ne pratiquent pas chaque jour une heure d’activité physique comme cela est recommandé par l’OMS (Organisation mondiale de la santé).
Une courbe dangereuse
Les jeunes sont les plus exposés. Les nouvelles générations ont tendance à se laisser captiver par les écrans. A Balaruc-Les-Bains, durant ce forum Sport & Santé, les spécialistes tirent la sonnette d’alarme. François Carré, cardiologue du sport livre un constat peu reluisant.
En France le niveau d’activité baisse alors que dans d’autres pays - comme les Etats-Unis - la courbe remonte.
Si rien ne change, l’espérance de vie de la nouvelle génération sera moindre que la nôtre, cela n'a l’air de rien mais c’est une bombe à retardement.
Des recommandations simples face à la sédentarité
Durant ce forum, les spécialistes se sont focalisés sur des messages simples, autant destinés aux jeunes qu'à leur entourage familial, avec un verbe unique à faire entrer dans les esprits : « BOUGER » !
Le chercheur David Thivel, membre du comité scientifique de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps) précise :
Les enfants au-dessous de 6 ans, c’est 3 heures par jour de sollicitation motrice. Je ne parle pas de sport mais juste de les faire bouger, ce qui nécessite évidemment l’implication des parents
avant d’ajouter:
Au-dessus de 6 ans et jusqu’à 18 ans, c’est une heure par jour d’activité modérée. Augmenter de 10 minutes son activité réduit d’environ 12% les risques de morbi-mortalité
Le rôle essentiel de l'école
Pour inverser la courbe, il est déterminant de réconcilier les jeunes avec l’activité physique. L’éducation nationale joue d’ailleurs un rôle essentiel dans l’apprentissage mais il est important de bien coordonner cette pédagogie selon Stéphane Arias, directeur régional de l’Union nationale du sport scolaire (UNSS) :
La pratique sportive doit se répartir harmonieusement sur toute la semaine, l'idéal étant avoir plusieurs petites séquences. Donc, 30 minutes par jour correspondent bien à ce souci de santé pour notre jeunesse
En revanche les spécialistes précisent qu'il ne faut pas confondre sport et activité physique, le but n'étant pas de passer directement à la pratique d'un sport intensif mais plutôt de favoriser l'activité physique quotidienne.
Marcher, jouer dans la cour, monter des marches peuvent suffirent et entrer dans la définition de l'activité physique. L'objectif étant avant tout de bouger et donc d'éliminer l'inactivité.
Une prise de conscience pour obtenir des effets rapides
L’enjeu est donc de taille. Les sportifs et les spécialistes de la santé ont entamé une course contre la montre. Selon le cardiologue François Carré, plus vite le message passera plus les résultats seront probants :
Reste aujourd’hui à poursuivre le travail de pédagogie et surtout de profiter de l’atout majeur dont dispose la France : les Jeux olympiques de Paris 2024, un événement porteur auprès de la jeune génération.Le point positif c’est qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire ! Si un enfant décide de bouger, il pourra rattraper très vite son retard
Voici le reportage de Camille Nowak et Franck Detranchant.