Convention novatrice, ce mardi à la Grande-Motte. Météo-France, Sète et l'université de Montpellier concrétisent un projet de recherche : mesurer et étudier la vapeur d'eau de la troposphère en équipant les bateaux de croisière pour affiner les prévisions météorologiques des épisodes cévenols.
Les épisodes cévenols ou méditerranéens ont souvent des conséquences dramatiques voire même mortelles en Languedoc-Roussillon. Le Gard a encore été victime d'inondations désastreuses il n'y a pas deux semaines. La prévision de ces phénomènes est par essence très délicate puisqu'ils engendrent des séquences orageuses très localisées. Aujourd'hui Météo-France prédit les épisodes cévenols, mais a encore du mal à déterminer leur amplitude et les zones précises de leur impact potentiel. Des phénomènes météo qui prennent naissance en Méditerranée car c'est le vent et les amas nuageux venant du large qui provoquent ensuite des dégats à l'intérieur des terres quand ce front chaud se transforme en formations orageuses au contact des masses d'air plus froides de l'arrière-pays gardois ou héraultais.
Equiper les bâteaux de croisière de station GNSS
Le port de Sète est associé à la convention car c'est le principal point d'ancrage des bateaux de croisière en Occitanie. Ces navires seront équipés d'un système de positionnement très pointu (en anglais G.N.S.S, pour Global Navigation Satellite System, est un ensemble de satellites qui permettent d'obtenir les coordonnées géographiques très précises de la position du bateau).Les informations recueillies sur la quantité de vapeur d'eau présente en Méditerranée au coeur de la naissance des épisodes cévenols, dans la troposphère, cette couche de l'atmosphère terrestre comprise entre la surface du globe et la stratosphère, seront ensuite transférées en temps quasi réel aux partenaires au moyen d’un nanosatellite.
Le triple CubeSat du Centre Spatial Universitaire de Montpellier
C'est le nanosatellite conçu et réalisé par le centre spatial universitaire de Montpellier qui sera chargé en partenariat avec Météo-France de collecter dans des délais courts, des données météorologiques sur la quantité d’eau présente dans les basses couches de l’atmosphère afin d’améliorer les modèles de prédiction des épisodes cévenols.Un projet d'envergure nationale
Un système de modélisation qui reste à construire, en partenariat avec Météo-France et l'Institut national géographique. Et le projet bénéficiera d'une autre expertise : celle des ingénieurs de Brest, l'ENSTA Bretagne, à la pointe sur la recherche maritime, étant associée à l'expérience.L'intérêt d'une telle démarche est incontestable. Et validé au plus haut niveau puisque la ministre de la Mer, Annick Girardin participe à la signature de cette convention aux côtés des autres acteurs du projet :
- Jean-Claude Gayssot, Président de la Fondation van Allen (qui soutient le centre spatial universitaire de Montpellier) , ancien ministre
- Philippe Augé, Président de l’Université de Montpellier
- Marc Pontaud, Directeur Enseignement Supérieur et Recherche de Météo-France
- Pierre Laulier, Directeur Territorial Sud-Est de l’IGN
- Bruno Gruselle, Directeur de l’ENSTA Bretagne
- Olivier Carmes, Directeur Général du Port de Sète Sud de France
Une expérimentation à long terme
Avant que Météo-France puisse utiliser ces données, l’IGN et l’ENSTA Bretagne devront valider leurs méthodes de traitement. A ce stade, il s’agit de réaliser une démonstration technologique, de valider les méthodes de traitement et de quantifier l’apport du système. Si cet apport est démontré, un système opérationnel pourrait se concrétiser.La signature de la convention, ce mardi matin s'est déroulée à la Grande-Motte dans le cadre du Salon du littoral.