Du soleil parfois voilé à partir de dimanche et un lundi de Pâques mitigé. Les prévisions météo de l'Occitanie sont guidées depuis le début du confinement par des ballons sondes robotisés remplaçant les sondes des avions cloués au sol. Nîmes-Courbessac en envoie 4 par jour contre deux d'habitude.
Un début de week-end pascal ensoleillé en Occitanie et une couverture nuageuse qui devrait s'étoffer dimanche et lundi avant un épisode pluvieux la semaine prochaine. Les prévisions de météo-France du Gard aux Pyrénées-Orientales en passant par le Lot et l'Ariège s'appuient sur tout un réseau d'observations du ciel. Mais avec le coronavirus et l'arrêt du trafic aérien, les capteurs embarqués sur les avions sont inopérants. Du coup Météo-France augmente ces sondages atmosphériques. Pour l'Occitanie, c'est la station de Nîmes-Courbessac, dans le Gard, qui multiplie les envois de ballons sondes.
Les capteurs embarqués cloués au sol avec le confinement
Plus de 50 mille observations quotidiennes au-dessus de la France. En temps normal, les avions de ligne sont devenus des alliés précieux pour les prévisionnistes. En effet, pour enrichir leurs données sur l'état de l'atmosphère en altitude, les météorologistes ont recours aux mesures de pression, de température et de vent effectuées par les instruments de bord des avions pour leur navigation. Depuis 2001, l'association des services météorologiques européens assure ainsi pour l'Europe la collecte et le contrôle des données des compagnies volontaires.
Avec le coronavirus et le confinement, le trafic aérien européen est aujourd'hui quasiment nul, hormis quelques vols sanitaires. Ce qui entraîne un important déficit des mesures.
Certes, les stations (comme le Pic du Midi et l'Aigual) continuent d'observer le ciel, et d'autres sondes embarquées sur les bateaux de commerce aident encore Météo-France à affiner ces prévisions grâce aux observations marines, mais la dimension atmosphérique n'est pas retranscrite, d'où l'importance des ballons-sondes.
La station météo de Nîmes Courbessac double ses ballons sondes
En temps normal, deux ballons-sondes sont envoyés chaque jour automatiquement dans l'atmosphère à partir de la station météo de Nîmes. 7 centres, en France, utilisent ce procédé. Et plus généralement, une à deux fois par jour, un peu partout dans le monde, depuis des stations terrestres et le pont de certains navires, des ballons s'élèvent dans le ciel. Le radiosondage permet aux météorologistes de relever des observations sur toute l'épaisseur de l'atmosphère qui les intéresse (troposphère et stratosphère).
Depuis le début du confinement, en France, le rythme de lancement des ballons a doublé pour multiplier les informations recueillies. 4 gros ballons de baudruche s'élèvent désormais chaque jour à partir du Gard.
Un lancement automatisé
C'est un robot qui gonfle les ballons à l'hélium et y accroche une radiosonde pour les mesures. Cette automatisation est d'autant plus importante que Météo-France, comme tous les services publics, fonctionne aujourd'hui en tentant de préserver un maximum ses agents. Une prévision en "mode dégradé" qui aurait difficilement été compatible avec une augmentation de l'activité humaine autour des ballons-sonde.
Aux heures programmées, le carrousel tourne et met une sonde en place pendant qu'un ballon en latex naturel se gonfle à l'intérieur d'un tube. Lorsque le ballon-sonde est prêt, le toit coulisse et libère ainsi l'appareillage.
Le ballon est gonflé de manière à s'élever à une vitesse constante et connue dans l'atmosphère. La radiosonde contient les instruments de mesures de pression, température et humidité et envoie vers la station d'observation les données mesurées.
Après environ 2h à 2h30 d'ascension, entre 20 et 30 kilomètres d'altitude, les ballons sondes "éclatent" et retombent à quelques dizaines de kilomètres de leur point de départ. Les sondes sont équipées de petits parachutes qui freinent leur descente et protègent les installations ou les personnes au sol mais il est rare qu'une sonde soit retrouvée et si c'est le cas, c'est souvent dans des endroits difficiles d'accès.