Montpellier : un entraîneur de football jugé pour le viol de plusieurs fillettes et l'agression sexuelle de sa femme

Un homme de 40 ans, qui entraînait l'équipe de football d'Autignac dans l'Hérault est jugé toute cette semaine pour le viol de plusieurs fillettes entre 2014 et 2016 et celui de sa cousine en 1996. Il est aussi soupçonné d'avoir drogué, agressé sexuellement et filmé son ancienne épouse à son insu.

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C'est une affaire particulièrement sordide que les jurés de la Cour d'Assises de l'Hérault doivent examiner toute cette semaine. Un quadragénaire est accusé d'avoir violé plusieurs fillettes, sa cousine, et d'avoir agressé sexuellement son ex-épouse.

L'homme est jugé toute cette semaine aux Assises de l’Hérault pour viols, agressions sexuelles et corruption de mineurs. Laurent B. est entré dans le box des accusés, le corps enserré dans un corset, marchant sur une jambe en s'aidant de béquilles. l'accusé répond assis aux questions car il dit souffrir du dos et d'une maladie dégénérative. L'homme, très maigre, a le teint blafard.

Six victimes                              

Il s’agit de l’un des anciens entraîneurs du petit club d’Autignac, près de Bédarieux.
Il est âgé d’une quarantaine d’années. Il est accusé d’avoir abusé de 6 fillettes, de 2014 à 2016, chez lui, les mercredis, après l’entraînement.

Les victimes ont toutes livré la même version des faits.

Pendant que les garçons jouaient aux jeux vidéo dans le salon, les filles, sous emprise psychologique, montaient à l’étage avec le coach, seules ou à plusieurs, jusqu’à ce que l’une d’elles ose se confier à ses parents. Elles avaient 8 à 9 ans.

Des milliers d'images pédopornographiques


Sa femme aussi a porté plainte et demandé le divorce. Car après le placement de son mari en détention provisoire, elle s’est mise à fouiller la maison en quête d’éventuelles images pédopornographiques.

Elle va bien trouver des photos et des vidéos. Mais d’elle-même, endormie.

Violée avec des objets

Elle y voit son époux la violer à l’aide de divers objets.
Elle comprendra qu’elle a été droguée lorsqu’elle découvrira des somnifères.
De rage, elle détruira le caméscope et effacera les fichiers, avant de se raviser et d’avertir les enquêteurs.
Ils parviendront à récupérer 1800 clichés de l’épouse et 1000 autres mettant en scène des enfants.
Me David Mendel, l'avocat de l'accusé, pointe les incohérences de la plainte déposée par son épouse. Il compte plaider l'acquittement et martèle :
 

Le timing dans le dépôt de la plainte est embêtant. Ce sont des faits qui se dérouleraient depuis très longtemps et tout d'un coup on vient déposer plainte en groupe, donc on a un peu le sentiment que les gens se sont entendus avant. Selon nous, l'épouse a déposé plainte car elle avait un intérêt financier à le faire, suite à la vente d'un terrain. Concernant les vidéos, rien ne démontre l'absence de consentement de son ex-femme.
 

Avocat de l'entraîneur de football jugé pour viols sur mineurs ©F3LR

 

Egalement mis en cause par une cousine


L'homme est aussi accusé du viol de sa cousine de 12 ans. Il aurait été commis en 1996 au retour de vacances par l'accusé, alors âgé de 19 ans.

Il nie en bloc


Il nie tout en bloc : selon lui, sa femme était consentante et il aurait fait cela pour sauver son couple. Quant aux accusations des fillettes, il s’agirait d’un complot ourdi contre lui dans le village.
"L'accusation repose notamment sur les déclarations des victimes. Des témoignages empreints de force et de crédibilité", argumente à l'inverse  Maître Valérie Soulié, avocate de l'une des fillettes et de ses parents.

La thèse du complot soutenue par la défense ne repose sur rien. Il y a trop de victimes et une régularité importante des témoignages.
 

La thèse du complot soutenue par la défense ne repose sur rien. Il y a trop de victimes et une régularité importante des témoignages. La victime que je défends avait moins de sept ans au moment des faits. Elle ne sera pas présente au procès mais elle va très mal et essaie de se reconstruire. Les faits qu'elle dénonce se seraient produits durant un an et demi. Les victimes très jeunes n'avaient au départ aucune raison de lui en vouloir", précise l'avocate.
 

Ces enfants sont été sacrifiés sur l'autel de la jouissance absolue d'un individu sans scrupule.
 

"Ces enfants ont été sacrifiés sur l'autel de la jouissance absolue d'un individu sans scrupule, quelqu'un qui est dans le déni total, c'est très dur pour les victimes", conclut l'avocate.
 
Avocat de la partie civile au procès de l'entraîneur de football jugé pour viols sur mineurs ©F3LR


La Cour se penche sur les années de jeunesse de l'accusé


Au premier jour du procès l'avocat général est revenu sur les années la jeunesse de l'accusé (né en 1977). Son père a été condamné pour avoir tué d'un coup de fusil de chasse un voisin qui s'en serait pris aux grand-parents de l'accusé. Le jeune homme décroche en seconde puis part à Madagascar avec ses parents.
Un témoin de moralité, la propre mère de l'accusé, est venu à la barre défendre son fils bec et ongles, ne comprenant pas que "l'on veuille lui faire autant de mal".

Le "clan" des victimes

"Il a toujours travaillé en essayant d'être le plus honnête possible. Quand sa femme a porté plainte, j'ai ressenti cela comme un moyen de se dédouaner". Elle qualifie les victimes de "clan", parlant d'enfants qui se montent la tête.

Une avocate de la partie civile tente de la prendre en défaut. La mère de l'accusé soutient que son ancienne épouse a voulu profiter financièrement des déboires judiciaires de son fils. Impossible pour la partie civile : le couple était marié sous le régime de la séparation des biens.
Une autre avocate enchaîne.
"Dans quel but les enfants mentiraient-ils ?", interroge-t-elle.
"Dès qu'ils naissent, les enfants mentent, ne serait-ce que pour avoir du chocolat", répond la mère de l'accusé.
 

On n'est pas dans une chocolaterie, ici, on parle de choses bien plus graves


"On n'est pas dans une chocolaterie, lance l'avocate. Ici, on parle de choses bien plus graves".


Les enfants entendus ce mardi à huis-clos


Ce mardi sera marqué par l'audition des victimes, certaines à huis-clos. Le témoignage de certains enfants, qui ne devraient pas se déplacer, devrait être entendu via le visionnage des vidéos des auditions menées par les enquêteurs. Le procès va durer toute la semaine, le verdict est prévu vendredi.


 
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