1er mai : la désunion des syndicats pour la fête du travail sur fond de crise sociale

Le défilé à Montpellier, réunissant CGT, Solidaires et FSU a débuté. Il y a 2.000 manifestants selon les organisateurs, 1.000 selon la police et 1.500 selon nos équipes sur place.


1.500 personnes à Montpellier.
200 à 300 à Sète.
400 à Béziers.
300 à 500 à Alès.
300 à 500 à Carcassonne.
200 à 300 à Narbonne.
60 à 100 à Bagnols-sur-Cèze.
90 à 100 à Mende.


Dans un climat social national lourd où l'impatience grandit face à l'explosion du chômage, la CGT et la CFDT, partagées sur les remèdes à apporter, affichent leurs divisions en célébrant le 1er mai en ordre dispersé, au risque de se contenter de cortèges clairsemés.


La mobilisation syndicale intervient à l'orée d'un mois de mai ponctué de manifestations politiques contre François Hollande: Marine Le Pen rassemble ses troupes mercredi pour le 1er mai rituel du Front national,  les communistes et Jean-Luc Mélenchon sonneront la charge contre l'austérité dimanche prochain, jour choisi aussi par les opposants au mariage homosexuel pour se rassembler avant leur manifestation nationale du 26 mai.

Pour cette première Fête du Travail du gouvernement de gauche, les organisations syndicales, soudées durant cinq ans sous l'ère Sarkozy, sont divisées en deux camps :

l'un emmené par la radicale CGT

La CGT, premier syndicat français, organise, avec la FSU et Solidaires, 279 défilés à travers le pays. Le cortège parisien partira à 15 heures de Bastille vers la place de la Nation, avec en tête Thierry Lepaon, le nouveau numéro un de la centrale. Jean-Luc Mélenchon sera dans la rue à Paris en soutien aux syndicalistes.

l'autre par la CFDT réformiste

Le leader de la CFDT, Laurent Berger, lui, appelle à un rassemblement en fin de matinée dans la banlieue de Reims avec son homologue de l'Unsa, Luc Bérille, et de la CFTC, Philippe Louis. L'initiative est inédite et augure un début de front uni des réformistes.

Force ouvrière fait, comme souvent, cavalier seul avec un rassemblement au Mur des fédérés en hommage à la Commune de Paris.

Les divergences entre les confédérations se cristallisent autour du projet de loi sur la sécurisation de l'emploi, "accord scélérat" pour la CGT, une avancée pour créer des emplois, aux yeux de la CFDT.

La division, un "drame" pour les salariés

Si Thierry Lepaon "regrette" la division syndicale, un "drame pour les salariés", Laurent Berger la juge inévitable: "les salariés ne comprendraient pas que nous défilions bras dessus, bras dessous" et alors que la CGT "tire à boulets rouges sur l'accord, pour nous, c'est un texte majeur".
A la veille des défilés, les députés socialistes ont opportunément mis sur la table de l'Assemblée nationale une proposition de loi sur la reprise des sites rentables, un texte qui complèterait l'accord emploi dans le sens voulu par les syndicats, au grand dam du Medef qui dénonce une "aberration".
Au moment où le nombre de chômeurs atteint un record historique (3,2 millions) et que chaque jour apporte son lot d'annonces de suppressions d 'emploi, la majorité des Français (57%) estime que la défense de l'emploi doit être le premier objectif des syndicats, selon un sondage CSA.
"La seule priorité qui vaille c'est l'emploi, le seul objectif c'est l'emploi", a affirmé mardi le président François Hollande qui prévoit une inversion de la courbe du chômage en fin d'année.

Pour la CGT, le seul moyen d'y parvenir est de changer de cap. Dans une lettre au président de la République, Thierry Lepaon lui demande de rompre avec les "politiques d'austérité et de rigueur". Le numéro un de la CGT ajoute sa voix  à celle d'une partie de la gauche et du PS qui demandent au chef de l'Etat un tournant vers une politique de relance.

La CFDT dénonce aussi, mais plus mezzo voce, la politique d'austérité. Son leader s'en prend à l'Europe qui "va trop loin" en imposant un "rythme effréné" de réduction des déficits. M. Berger tacle le gouvernement français qui "ne tape pas assez du poing sur la table à Bruxelles".

Dans le contexte de crise sociale, les syndicalistes craignent la montée de l'extrême droite, et guettent avec appréhension le succès du rassemblement du Front national.
"L'extrême droite est en progression malheureusement", regrette M. Berger qui se méfie de tous les "populismes" en y intégrant le "coup de balai" annoncé par Jean-Luc Mélenchon pour le 5 mai.
Sans être critique envers le Front de gauche, le numéro un de la CGT refuse d'appeler à la manifestation dimanche prochain.
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