Affaire du MAHB : c'est "un démenti cinglant au procureur" estime l'avocat de Nikola Karabatic

"Nous sommes contents, soulagés" a affirmé jeudi l'avocat de Nikola Karabatic, Jean-Robert Phung. Il souligne que la décision d'appel de lever le contrôle judiciaire des mis en examen est un désavoeu du procureur de la République.


"La Chambre de l'instruction confirme ce que nous disions depuis le début. Elle apporte un démenti cinglant au procureur et au juge d'instruction, alors qu'ils disaient avoir des preuves que le match a été truqué", a affirmé Me Jean-Robert Phung à l'AFP.
"Ils (le procureur et le juge) ne veulent pas entendre la différence entre faute disciplinaire et faute pénale. Et la cour leur dit: +circulez, il n'y a rien à voir!+", a ajouté l'avocat de l'icône du handball français, qui défend aussi son frère Luka et Géraldine Pillet, la compagne de Nikola.

Jean-Robert Phung n'a pas l'intention d'en rester là, alors que ses clients sont toujours mis en examen pour "escroquerie". Il veut ainsi comprendre comment "un tel naufrage médiatico-judiciaire a été possible" et éventuellement trouver sur le plan judiciaire le moyen de le réparer.

La prochaine étape pour toute l'équipe de défense du clan Karabatic avec Me Eric Dupond-Moretti est le passage des frères Karabatic devant le magistrat instructeur.
Tous les deux sont convoqués le 7 novembre.

Me Luc Abratkiewicz, défenseur de l'ex-Montpelliérain Mladen Bojinovic

"Avec le contrôle judiciaire, l'objectif de la justice était de marquer les esprits et de démontrer une forme de culpabilité. Tout ceci est tombé à l'eau. Le dossier s'est considérablement dégonflé", a renchéri Me Luc Abratkiewicz, défenseur de l'ex-Montpelliérain Mladen Bojinovic, qui joue cette saison à Paris.

Me Michèle Tisseyre, avocate du MAHB

La levée de l'interdiction de rencontrer les membres du staff et de la direction permet au club, partie civile, de rencontrer enfin ses joueurs. Et éventuellement de prendre des sanctions pouvant aller jusqu'au licenciement "au cas par cas", selon Me Michèle Tisseyre, l'avocate du MAHB.
Le cas du Slovène Dragan Gajic, qui nie avoir parié, est éloquent. Seul joueur déjà réentendu par le juge, il avait été autorisé dès vendredi à voir ses dirigeants.
Il les a rencontrés mardi et a été convoqué le 7 novembre à un entretien préalable à un éventuel licenciement, selon le club, qui a rappelé que cela ne préjugeait "en rien de la décision à intervenir".

Les autres joueurs, Nikola Karabatic en tête, seront reçus mardi par le président du MAHB Rémy Lévy. Il veut établir s'ils ont participé à des paris, de surcroît sur une défaite de leur équipe, même à la mi-temps, ce qui serait une violation de leur contrat de travail, mais aussi contraire aux "règles essentielles d'éthique et de morale auxquelles il est profondément attaché".

Pour les avocats, la bataille continue. Dans le clan Karabatic, Me Phung entend comprendre comment "un tel naufrage médiatico-judiciaire a été possible" et éventuellement trouver sur le plan judiciaire le moyen de le réparer.
Me Abratkiewicz veut, lui, toujours faire valoir son hypothèse selon laquelle les joueurs avaient le droit de parier dans un bureau de la Française des Jeux, car la réglementation n'a été changée qu'en juin par les instances du handball français, un mois après le match suspect.

Me Antoine Camus, avocat de Jennifer Priez, compagne de Luka Karabatic

La levée des contrôles judiciaires des mis en examen dans l'affaire des soupçons de match de handball truqué sur fond de paris sportifs "doit s'interpréter comme un signal fort au parquet" de Montpellier, a estimé jeudi l'avocat de Jennifer Priez, la compagne de Luka Karabatic.
"La décision de la chambre de l'instruction doit s'interpréter comme un signal fort en direction du parquet de Montpellier pour que soit repris un dossier dans lequel les droits élémentaires de la défense sont malmenés depuis le premier jour", a affirmé Me Antoine Camus à l'AFP.
"Mlle Priez est déterminée à obtenir le seul statut judiciaire qui lui corresponde: celui de témoin dans une affaire qui s'avèrera montée médiatiquement en épingle", a ajouté l'avocat.

Pour Me Camus, le contrôle judiciaire de l'animatrice sur la chaîne NRJ 12, qui a entraîné sa mise à l'écart de l'antenne, était d'autant moins nécessaire que sa cliente "a coopéré en toute transparence depuis le début".

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